Pour qui faire l’action publique ? Cette question vous vous l’êtes posée de nombreuses fois dans votre parcours d’élue. Pourquoi ?
Nous travaillons pour les habitants et les usagers, pour leur faciliter leur quotidien et toucher le plus grand nombre.
Il faut penser l’action publique à partir des usages. L’entrée mode de vie permet de voir la variété d’aspirations et les manières de vivre au quotidien, pour trouver les leviers pertinents d’action sur les pratiques individuelles.
Ceci pour donner une réponse adaptée aux besoins des habitants et acteurs du territoire.
Comment cela a-t-il été appliqué ?
A Loire Forez agglomération, nous travaillons dans cette optique depuis 2017, date de création du service projets urbains.
Tout a commencé par le lancement d’une étude sur « le choix résidentiel des ménages ». Nous avons été surpris des résultats : 54% des personnes interrogées avaient répondu être intéressées pour aller s’installer dans les centres-bourgs. A partir de là, la question était de savoir comment rendre attractif les centres bourgs/villes pour ces ménages dans un contexte de restriction d’espace et reconquête des logements vacants.
Pour questionner le « pour qui ? », nous travaillons désormais systématiquement en questionnant les élus que nous accompagnons dans leurs projets pour leur centre bourg/ville autour de cette question. L’outil de l’urbanisme culturel nous aide notamment à aller rencontrer les habitants, au-delà de réunions publiques, et à répondre à cette question « pour qui l’action publique ? ». Ce fut le cas pour la première fois à Chalmazel-Jeansagnière et dans plusieurs communes aujourd’hui. Ces actions conjointes entre deux politiques de l’agglomération (attractivité des centres bourgs/villes et la politique culturelle) questionnent les bureaux d’études car c’est une façon de travailler atypique, qui va travailler le sensible et faire sortir des choses qui ne sortiraient peut-être pas de façon plus classique (création de mobilier, pièce de théâtre, fresque, promenade sonore…)
Quels résultats et quel impact observez-vous sur les projets ?
Les constats de départ sont que les centres bourgs ne sont pas toujours attirants, qu’il faut comprendre un peu mieux les attentes des habitants. Le passage à l’opérationnel est facilité si les élus ont répondu à la question du « pour qui ? », ont construit leur projet et sont capables de le défendre auprès de porteurs de projets, d’opérateurs ou dans le cadre d’appel à projet/manifestation d’intérêt de l’Etat. Par exemple, si les équipes municipales ont répondu à la question du « pour qui ? » à partir des besoins des habitants, ils peuvent défendre telle ou telle typologie de logements, tel ou tel type d’aménagement… Une telle méthode appliquée à Chalmazel-Jeansagnière a permis aux élus de bénéficier du premier fonds vert et par ailleurs attirer des porteurs de projets commerciaux notamment et on constate aujourd’hui une revitalisation du centre bourg. D’autres belles initiatives ont été réussies comme Gégé à Montbrison, la requalification de l’Ehpad à Boën-sur-Lignon, la concession d’aménagement à Saint-Bonnet-le-Château, la voie verte à Boisset-lès-Montrond…
C’est parce qu’on avait ces études et parce qu’on avait interrogé les habitants qu’on était prêt au moment de la réalisation.
Un premier bilan de la politique communautaire de revitalisation des centres-bourgs sera présenté au forum de l’habitat de Loire Forez agglomération fin septembre.
La revitalisation des centres bourgs est un enjeu d’aujourd’hui et de demain.
Interview de Mme Court, vice-présidente à l'habitat, à la politique des centres bourgs et centres-villes et au commerce, de Loire Forez agglomération
