Insee Analyses Auvergne-Rhône-Alpes90 300 naissances en 2018 : un nombre en baisse

Bruno Balouzat, Philippe Bertrand, Insee

En 2018, 90 300 enfants sont nés en Auvergne-Rhône-Alpes, soit 7 % de moins qu’en 2010.

Cette baisse est moins forte qu’en France métropolitaine car, dans la région, la population augmente plus rapidement. En Auvergne-Rhône-Alpes, les femmes ont en moyenne 1,88 enfant. L’âge des mères lors de l’accouchement croît pour atteindre 30,9 ans en 2018. Entre 2010 et 2018, le nombre de naissances augmente légèrement en Haute-Savoie, résiste bien dans le Rhône mais baisse de plus de 12 % dans l’Allier, le Cantal et en Haute-Loire. Le Rhône enregistre 14,2 naissances pour 1 000 habitants et le Cantal deux fois moins. La natalité soutenue de certains départements s’explique principalement par la présence plus importante de femmes jeunes.

Insee Analyses Auvergne-Rhône-Alpes
No 85
Paru le :Paru le19/09/2019
Bruno Balouzat, Philippe Bertrand, Insee
Insee Analyses Auvergne-Rhône-Alpes No 85- Septembre 2019

En 2018, 90 300 bébés sont nés en Auvergne-Rhône-Alpes. C’est 10 % de plus que le creux de naissances de 1993, mais 7 % de moins que le pic enregistré en 2010 (figure 1). On observe des évolutions similaires en France métropolitaine mais la baisse des naissances y a débuté plus tôt, dès 2010, et a été plus forte (– 10 % entre 2010 et 2018). La principale cause de cette baisse du nombre de naissances est une diminution de la fécondité. Dans la région comme en France métropolitaine, elle est de – 7 % entre 2010 et 2017 (dernière année où l’ensemble des données sont disponibles). Cette moindre fécondité concerne toutes les femmes jeunes, celles âgées de 35 ans et plus ayant une plus forte propension à faire des enfants en 2017 qu’en 2010. La diminution du nombre de naissances s’explique également par une évolution de la structure de la population par âge. En effet, entre 2010 et 2017, la part de femmes dans les tranches d’âge les plus fécondes baisse, dans la région comme en France métropolitaine. Mais, dans le même temps, la population augmente (+ 5,0 % en Auvergne-Rhône-Alpes contre + 2,9 % au niveau national). Ce dynamisme démographique de la région explique ainsi que la baisse du nombre des naissances y ait été de 3 points moins élevée qu’en métropole.

Figure 1Le nombre de naissances baisse depuis 4 ansNombre de naissances en Auvergne-Rhône-Alpes entre 1975 et 2018

Le nombre de naissances baisse depuis 4 ans
Nombre de naissances
1975 84 317
1976 82 222
1977 84 709
1978 84 394
1979 86 897
1980 91 514
1981 92 387
1982 91 429
1983 85 843
1984 86 300
1985 87 031
1986 88 152
1987 86 518
1988 87 697
1989 87 081
1990 88 195
1991 87 850
1992 86 505
1993 81 958
1994 82 558
1995 84 514
1996 85 949
1997 84 715
1998 85 093
1999 85 962
2000 90 142
2001 89 895
2002 89 376
2003 90 118
2004 90 911
2005 92 363
2006 94 735
2007 93 369
2008 95 329
2009 94 911
2010 96 823
2011 95 581
2012 96 584
2013 95 314
2014 96 343
2015 94 245
2016 92 038
2017 90 735
2018 90 297
  • Source : Insee, État civil 1975 à 2018

Figure 1Le nombre de naissances baisse depuis 4 ansNombre de naissances en Auvergne-Rhône-Alpes entre 1975 et 2018

  • Source : Insee, État civil 1975 à 2018

Les femmes ont des enfants plus tard

Dans la région, le nombre moyen d’enfants qu’a une femme durant sa vie reste très proche du chiffre national. En effet, en 2018, l’indicateur conjoncturel de fécondité () est de 1,88 en Auvergne-Rhône-Alpes et de 1,84 en France métropolitaine (figure 2). La France présente par ailleurs l’ICF le plus élevé de l’Union européenne. Les dynamiques historiques sont très différentes entre les classes d’âge. Si l’ICF des femmes de 15 à 24 ans baisse assez régulièrement jusqu’à la fin des années 1990 puis après 2010, il augmente pour les femmes plus âgées. Cela est lié à un report des naissances à des âges plus avancés, tant au niveau régional que national. Dans la région, l’âge moyen de la mère à la naissance est de 30,9 ans en 2018, contre 26,5 ans en 1975. Différents facteurs peuvent expliquer cette tendance, tels que la diffusion des moyens de contraception, notamment d’urgence, la généralisation de parcours d’études longs et la place croissante des femmes sur le marché du travail.

Figure 2Du Cantal au Rhône, le taux de natalité varie du simple au doublePrincipaux indicateurs pour les départements de la région

Du Cantal au Rhône, le taux de natalité varie du simple au double
Nombre de naissances Taux de natalité en 2016 (nombre de naissances pour 1000 habitants) Indicateur conjoncturel de fécondité 2018 Âge moyen de la mère à la naissance en 2018 (en années)
2018 2016
Ain 7 100 7 100 11,1 1,87 30,8
Allier 2 740 3 010 8,9 1,81 29,9
Ardèche 2 890 2 880 8,8 1,83 30,6
Cantal 1 110 1 070 7,3 1,71 30,4
Drôme 5 410 5 550 10,9 1,94 30,6
Isère 14 060 14 940 11,9 1,90 31,0
Loire 8 440 8 580 11,3 2,04 30,3
Haute-Loire 2 060 2 030 8,9 1,95 30,3
Puy-de-Dôme 6 560 6 530 10,0 1,75 30,6
Rhône 25 510 26 120 14,2 1,93 31,4
Savoie 4 510 4 540 10,5 1,86 31,0
Haute-Savoie 9 910 9 710 12,0 1,81 31,3
Auvergne-Rhône-Alpes 90 300 92 040 11,6 1,88 30,9
France métropolitaine 719 000 743 000 11,6 1,84 30,9
  • Sources : Insee, État civil 2016 et 2018 et Recensement de la population 2016

La Haute-Savoie, un des rares départements de France où les naissances augmentent

Les évolutions du nombre des naissances sont contrastées entre les départements. En Auvergne-Rhône-Alpes, en 2018, l’ICF varie de 1,71 enfant par femme dans le Cantal à 2,04 dans la Loire. La Haute-Savoie fait partie des cinq départements de France métropolitaine dont le nombre de naissances augmente (+ 4 % entre 2010 et 2018). Si le nombre d’enfants par femme baisse dans ce département, la hausse des naissances s’explique par l’arrivée sur le territoire de femmes, notamment aux âges où la fécondité est la plus forte. Dans le Rhône, le nombre de naissances baisse de seulement 1,8 %. À eux deux, le Rhône et la Haute-Savoie représentent un tiers de la population régionale. Ils contribuent donc fortement à modérer la baisse du nombre de naissances dans la région. En revanche, dans l’Allier, le Cantal et en Haute-Loire, la baisse des naissances est forte, supérieure à 12 % entre 2010 et 2018.

La structure par âge est le principal facteur qui influe sur le taux de natalité

En 2016, il y a des régions comme en France métropolitaine, 11,6 naissances pour 1 000 habitants. Ce varie lui aussi fortement d’un département à l’autre (figure 3), avec un maximum de 14,2 dans le Rhône contre deux fois moins dans le Cantal. Le nombre de naissances est donc loin d’être proportionnel à la population des départements.

Figure 3Le Rhône est le département de la région où la natalité est la plus forte Taux de natalité dans les départements d’Auvergne-Rhône-Alpes, en 2016

Le Rhône est le département de la région où la natalité est la plus forte
Taux de natalité en 2016
01 11,1
02 10,9
03 8,9
04 9,2
05 9,2
06 11,0
07 8,8
08 10,0
09 8,6
10 10,8
11 9,2
12 8,6
13 12,8
14 10,0
15 7,3
16 9,0
17 8,5
18 9,4
19 8,2
21 10,1
22 9,0
23 6,9
24 7,8
25 11,8
26 10,9
27 11,6
28 12,0
29 9,3
2A 8,8
2B 8,7
30 10,8
31 11,8
32 7,9
33 10,8
34 11,2
35 11,3
36 7,9
37 10,5
38 11,9
39 9,8
40 8,6
41 9,6
42 11,3
43 8,9
44 11,7
45 11,6
46 7,4
47 9,3
48 8,7
49 11,2
50 9,2
51 11,2
52 9,1
53 10,5
54 10,6
55 9,3
56 9,3
57 10,3
58 8,1
59 12,9
60 12,3
61 9,3
62 11,6
63 10,0
64 9,1
65 8,4
66 9,3
67 11,1
68 10,9
69 14,2
70 9,6
71 9,2
72 10,7
73 10,5
74 12,0
75 13,0
76 11,7
77 13,5
78 13,2
79 9,7
80 10,7
81 9,3
82 10,4
83 10,1
84 11,8
85 9,4
86 9,8
87 9,1
88 9,0
89 10,0
90 11,1
91 14,4
92 14,9
93 18,0
94 14,9
95 16,1
  • Sources : Insee, État civil 2016 et Recensement de la population 2016

Figure 3Le Rhône est le département de la région où la natalité est la plus forte Taux de natalité dans les départements d’Auvergne-Rhône-Alpes, en 2016

  • Sources : Insee, État civil 2016 et Recensement de la population 2016

Le principal facteur explicatif est la structure par âge. La propension des femmes à donner naissance dépend étroitement de leur âge, les naissances se concentrant sur une petite période de la vie. Ainsi, dans la région, 62 % des naissances sont le fait de femmes âgées de 26 à 34 ans. Dans cette tranche d’âge, en 2016, la part de femmes ayant donné naissance à un enfant est supérieure à 10 %. Elle est inférieure à 2 % avant 21 ans ou après 42 ans.

D’un département à l’autre, la structure par âge varie de façon importante. Dans le Cantal, les femmes âgées sont surreprésentées, au détriment de celles d’âge fécond (figure 4). Il est donc logique que le taux de natalité y soit particulièrement faible. A contrario, dans le Rhône, les femmes plus jeunes et donc plus fécondes sont plus présentes, ce qui explique le fort taux de natalité.

Figure 4Dans le Rhône, les femmes ont des enfants plus tardTaux de fécondité par âge pour le Cantal, le Rhône et la région en 2016

Dans le Rhône, les femmes ont des enfants plus tard
Cantal Rhône Auvergne-Rhône-Alpes
15 0,0 0,0 0,0
16 0,1 0,1 0,1
17 0,3 0,2 0,3
18 0,7 0,4 0,5
19 1,5 0,8 1,0
20 1,2 1,4 1,8
21 3,5 1,9 2,7
22 2,1 2,7 3,7
23 3,4 3,5 4,6
24 5,5 5,4 6,7
25 8,5 6,9 8,3
26 12,2 8,9 10,3
27 12,4 11,0 12,1
28 14,0 13,4 13,8
29 14,8 14,8 14,8
30 11,8 15,6 15,2
31 12,7 15,8 14,6
32 9,7 14,8 13,6
33 10,7 13,8 11,8
34 7,8 13,5 11,0
35 5,9 12,3 9,8
36 6,1 10,9 8,8
37 5,3 8,7 6,8
38 2,5 7,0 5,3
39 4,3 5,5 4,2
40 1,9 4,2 2,9
41 0,6 2,9 2,0
42 0,7 2,1 1,4
43 0,3 1,4 0,9
44 0,0 0,8 0,5
45 0,1 0,3 0,2
  • Sources : Insee, État civil 2016 et Recensement de la population 2016

Figure 4Dans le Rhône, les femmes ont des enfants plus tardTaux de fécondité par âge pour le Cantal, le Rhône et la région en 2016

  • Sources : Insee, État civil 2016 et Recensement de la population 2016

Cependant, la structure par âge ne suffit pas à expliquer l’intégralité des différentiels de natalité. En effet, à âge égal, la fécondité varie sensiblement d’un département à un autre. Ces différences peuvent être liées à la surreprésentation de certaines catégories de femmes ayant une fécondité moyenne plus forte, comme les femmes inactives, ouvrières, sans diplôme ou immigrées (Pour en savoir plus). Mais d’autres facteurs peuvent jouer, propres à chacun des départements, liés à leur histoire et leur culture, influant sur la nature des mobilités géographiques. Toutes les femmes n’ont pas leurs enfants aux mêmes âges. Par exemple, une femme qui fait des études supérieures longues a généralement des enfants plus tard. Dans le département où elle étudie, il est peu probable qu’elle ait un enfant, la maternité n’étant pas sa priorité ; ce qui va faire baisser le de son département d’études. En revanche, quelques années après la fin de sa scolarité, après avoir acquis une stabilité professionnelle, le désir de maternité pourra être plus fort, ce qui profitera à la fécondité du département où elle va travailler. Les mobilités géographiques avantagent donc les départements qui attirent les femmes aux âges les plus propices aux naissances.

Dans le Rhône, la structure par âge et la fécondité sont favorables aux naissances

Les effets de la structure par âge et ceux de la fécondité sont plus ou moins importants selon le département. Dans 9 des 12 départements de la région, l’effet de structure par âge est prépondérant pour expliquer l’écart de natalité avec la moyenne régionale (figure 5). Il n’y a que quatre départements (le Rhône, l’Isère, la Loire et la Drôme) où l’effet de fécondité joue positivement sur le nombre de naissances.

Figure 5La structure par âge explique l’essentiel des disparités de natalité entre départementsEffet de la structure par âge et de la fécondité sur les naissances dans les départements d’Auvergne-Rhône-Alpes en 2016

La structure par âge explique l’essentiel des disparités de natalité entre départements
Effet structure par âge Effet fécondité
Rhône 15,0 6,1
Haute-Savoie 12,6 -7,5
Isère 0,2 3,3
Ain -0,7 -2,4
Savoie -4,5 -4,0
Puy-de-Dôme -4,9 -9,2
Drôme -8,0 1,8
Loire -8,5 4,6
Ardèche -17,7 -6,0
Haute-Loire -18,4 -4,1
Allier -22,5 -2,3
Cantal -22,9 -14,0
  • Note de lecture : dans le Cantal, le nombre de naissances est 37 % en dessous de celui que l'on aurait si le département avait la pyramide des âges et la fécondité de la région. Plus précisément, 23 points sont dus à la structure par âge et 14 à la fécondité.
  • Sources : Insee, État civil 2016 et Recensement de la population 2016

Figure 5La structure par âge explique l’essentiel des disparités de natalité entre départementsEffet de la structure par âge et de la fécondité sur les naissances dans les départements d’Auvergne-Rhône-Alpes en 2016

  • Note de lecture : dans le Cantal, le nombre de naissances est 37 % en dessous de celui que l'on aurait si le département avait la pyramide des âges et la fécondité de la région. Plus précisément, 23 points sont dus à la structure par âge et 14 à la fécondité.
  • Sources : Insee, État civil 2016 et Recensement de la population 2016

En 2016, le Rhône enregistre 26 120 naissances. C’est le seul département de la région qui bénéficie simultanément d’effets de structure par âge et de fécondité positifs sur le nombre de naissances. Le différentiel de natalité par rapport à la moyenne régionale y atteint 21 %, soit 4 600 naissances de plus que le nombre de naissances théorique, si le département avait une structure par âge et un taux de fécondité identiques à ceux de la région (méthodologie).

La part plus importante des femmes immigrées, notamment originaires du Maghreb, explique en partie la plus forte fécondité. Autre spécificité du Rhône : les maternités y sont plus tardives. La fécondité est moindre avant 30 ans, en particulier en raison d’une forte surreprésentation des étudiantes. En revanche, la forte présence de femmes cadres, qui ont tendance à reporter leur maternité, dynamise la fécondité des plus de 30 ans. Le Rhône est donc logiquement le département de la région où l’âge moyen de la mère à la naissance est le plus élevé (31,4 ans en 2018, contre 30,9 ans dans la région). C’est d’ailleurs le neuvième département de France métropolitaine où l’âge moyen des mères à la naissance est le plus élevé.

La Haute-Savoie est le seul département avantagé par sa structure par âge mais désavantagé par sa fécondité. Si de nombreuses femmes quittent le département à 18 ans pour aller étudier ailleurs, d’autres un peu plus âgées sont attirées par le dynamisme de l’emploi local, lié notamment à sa position frontalière avec la Suisse. Les femmes sont donc nombreuses aux âges les plus féconds. Le nombre de naissances (9 710 en 2016) est 5 % supérieur à ce que l’on pourrait attendre. Comme dans le Rhône, la forte proportion de femmes cadres induit un âge moyen à la naissance plutôt élevé (31,3 ans).

Avec 14 940 naissances en 2016, l’Isère a une structure par âge très proche de la moyenne régionale. En effet, bien que ce soit un département étudiant, il attire moins d’étudiantes extérieures que le Rhône et le Puy-de-Dôme. Sa fécondité légèrement supérieure à la moyenne régionale lui permet cependant d’avoir 3 % de naissances de plus qu’attendu. L’Ain s’écarte également peu de la moyenne régionale. La fécondité, un peu plus faible, y est le principal facteur qui explique qu’il y a 3 % de naissances de moins qu’attendu (avec 7 100 naissances en 2016).

Des départements où structure par âge et fécondité sont moins favorables à la natalité

Comme le Rhône, le Puy-de-Dôme attire des étudiantes des autres départements, ce qui explique un taux de fécondité faible chez les moins de 24 ans. En revanche, la fécondité y est également peu élevée pour les femmes plus âgées. Quoique moins pénalisante, la structure par âge a elle aussi un effet négatif sur la natalité. La sous-représentation des jeunes femmes dans le Puy-de-Dôme s’explique par une attractivité plus faible pour les jeunes actives. En 2016, 6 530 enfants sont nés dans le Puy-de-Dôme, 14 % de moins qu’attendu. En Savoie, la fécondité et la structure par âge ont également un effet négatif mais moins fort. Le déficit de naissances est de l’ordre de 8 % et il y a 4 540 naissances en 2016.

En Haute-Loire et en Ardèche, ainsi que dans l’Allier et le Cantal, de nombreuses femmes quittent le département pour aller suivre des études supérieures. Ce déficit migratoire et l’effet de la structure par âge sont tous les deux importants. Ces départements ont également en commun une fécondité plus faible, surtout pour les femmes de 30 ans et plus. L’Allier a un profil atypique, avec une fécondité élevée chez les moins de 25 ans. Le taux de scolarisation des jeunes femmes, plus faible qu’en moyenne régionale, pourrait expliquer cette spécificité. Par contre, la fécondité des femmes de 30 à 40 ans y est particulièrement faible. L’Allier est donc logiquement le département de la région où l’âge moyen des mères à la naissance est le plus bas (29,9 ans). Il est même le neuvième département de France métropolitaine où les mères sont les plus jeunes.

L’Ardèche et la Haute-Loire ont des structures par âge et des taux de fécondité proches, les deux effets agissant négativement sur les naissances, surtout la structure par âge. En 2016, il y a 2 880 naissances en Ardèche, soit 24 % de moins qu’attendu, et 2 030 naissances en Haute-Loire, soit un déficit de 23 %.

37 % de naissances de moins qu’attendu dans le Cantal

Le Cantal est le département de la région qui est le plus fortement pénalisé par la structure par âge de sa population. À elle seule, elle explique un différentiel de natalité de 23 %. De nombreuses jeunes femmes quittent le département pour faire des études supérieures ou trouver un emploi. C’est également le département où la faible fécondité agit le plus négativement sur les naissances (– 14 %). En 2016, il y a donc seulement 1 070 naissances dans le Cantal, soit 37 % de moins qu’attendu si le département avait une structure par âge et un taux de fécondité identiques à ceux de la région.

Les structures par âge des Ligériennes et des Drômoises sont également défavorables aux naissances mais leur fécondité est un peu supérieure à la moyenne régionale. Il n’y a donc finalement que 4 % de naissances de moins qu’attendu dans la Loire (avec 8 580 nouveaux-nés en 2016), et un déficit de 6 % dans la Drôme (5 550 naissances).

Pour comprendre

Pour estimer le nombre de naissances « attendu  » dans un département, on calcule le nombre de naissances qu’il y aurait dans ce département s’il avait les taux de fécondité et la structure par âge de la région. La différence entre le nombre de naissances attendu et le nombre de naissances réellement enregistrées dans ce département s’interprète :

  • si elle est positive, comme un déficit de naissances dans le département ;
  • si elle est négative, comme un surplus de naissances dans le département.

Pour estimer l’effet de la structure par âge dans un département, on calcule le nombre de naissances qu’il y aurait dans ce département s’il conservait ses taux de fécondité, mais si la structure par âge des femmes était celle de la région. La différence de ce nombre avec le nombre de naissances réellement enregistrées dans ce département s’interprète comme la mesure de l’effet de la structure par âge sur la natalité.

Pour estimer l’effet de la fécondité dans un département, on calcule le nombre de naissances qu’il y aurait dans ce département s’il conservait sa structure par âge des femmes, mais si les taux de fécondité à tout âge étaient égaux à ceux de la région. La différence de ce nombre avec le nombre de naissances réellement enregistrées dans ce département s’interprète comme la mesure de l’effet de fécondité sur la natalité.

Définitions

L’indicateur conjoncturel de fécondité (ICF) mesure le nombre d’enfants qu’aurait une femme tout au long de sa vie, si les taux de fécondité observés l’année considérée à chaque âge demeuraient inchangés.

Les taux utilisés dans le calcul sont ceux observés au cours d’une année donnée dans l’ensemble de la population féminine (composée de plusieurs générations) et ne représentent donc pas les taux d’une génération réelle de femmes. Il est probable qu’aucune génération réelle n’aura à chaque âge les taux observés. L’ICF sert donc uniquement à caractériser d’une façon synthétique la situation démographique au cours d’une année donnée, sans qu’on puisse en tirer des conclusions certaines sur l’avenir de la population.

Le taux de natalité est le rapport du nombre de naissances vivantes de l’année à la population totale moyenne de l’année.

Le taux de fécondité à un âge donné (ou pour une tranche d’âge) est le nombre d’enfants nés vivants des femmes de cet âge au cours de l’année, rapporté à la population moyenne de l’année des femmes de même âge.

Le taux de fécondité est le rapport du nombre de naissances vivantes de l’année à l’ensemble de la population féminine en âge de procréer (nombre moyen des femmes de 15 à 50 ans sur l’année). À la différence de l’indicateur conjoncturel de fécondité, son évolution dépend en partie de l’évolution de la structure par âge des femmes âgées de 15 à 50 ans.

Pour en savoir plus

« Baisse récente de la fécondité en France : tous les âges et tous les niveaux de vie sont concernés », Insee Focus n° 136, décembre 2018

« Ouvrir dans un nouvel ongletLa France a la plus forte fécondité d’Europe. Est-ce dû aux immigrées ? », Ined, Population & Sociétés n° 568, juillet/août 2019

« Tableaux de l’économie française Édition 2019 » partie Natalité – Fécondité, Insee Références, mars 2019