« NeoFarm, c’est un maillage de micro-fermes clé-en-main qui associent d’un côté les bénéfices de l’agroécologie, et de l’autre les bénéfices de la technologie ». C’est de cette manière qu’Alexia Rey résume l’activité de NeoFarm, la structure qu’elle a développé en 2018 avec Olivier Le Blainvaux, en partenariat avec le startup-studio Technofounders. « Ce qu’on propose, c’est une exploitation à taille humaine, sur 1 à 4 hectares de surface totale au sol, avec des espaces sous serre, des espaces en plein champ et de nombreuses zones de biodiversité : des marres et bassins, des haies bocagères autour de la parcelle, mais aussi des vergers entre les planches de culture en extérieur, des zones de production de biomasse que l’on va apporter sur les cultures, et des bandes fleuries de biodiversité » précise l’entrepreneure qui a inauguré récemment la première de ces « nouvelles fermes ».

Ici, le concept est donc de créer des fermes productives en se basant sur ce que les pratiques agroécologiques nous apportent. Les haies bocagères, par exemple, apportent énormément en matière des gestion de l’eau, de lutte contre l’érosion des sols, ou de préservation de la biodiversité. « L’agroécologie est un modèle qui est respectueux et résilient, très productif, et qui permet d’avoir un rendement élevé de production sur une petite surface » précise Alexia Rey, qui est aussi secrétaire générale d’une association (le conseil national pour la résilience alimentaire) aux côtés de nombreux entrepreneurs (Agricool, Promus, Né d’une seule ferme) qui souhaitent faire passer à l’échelle l’alimentation locale en France.

Au total, une ferme d’un hectare proposé par Neofarm devrait permettre de produire 220 tonnes de fruits et légumes par an. La startup s’occupe entièrement de la gestion de ses fermes. Elle commercialise ensuite sa production sur place, mais aussi via des enseignes spécialisées comme Biocoop ou La Ruche qui dit oui.

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Micro-ferme NeoFarm
« La mission que NeoFarm se donne, c’est de réussir à faire émerger un modèle de production maraichère qui soit écologique, efficace et solide économiquement pour qu’il puisse se déployer« 


Un mix entre agriculture de précision et agroécologie

En parallèle de l’agroécologie, NeoFarm fait usage de la technologie pour développer des solutions d’assistance à la gestion des micro-fermes. « Nous avons une application de gestion de l’activité. Être agriculteur, c’est faire au moins dix métiers différents, entre encadrer ses équipes, savoir ce qu’il y a à faire, suivre les cultures, avoir une expertise agronomique, gérer les distributeurs, toute la vente et la logistique. Cette application, elle permet donc d’apporter un support. On a toute une base de données de toutes les variétés que nous cultivons, une aide à la planification pour justement bien gérer les associations de culture, les rotations de culture, anticiper les actions qu’il y a à réaliser, à quels moments les dispatcher etc » poursuit l’entrepreneure.

Pour assister au mieux les exploitants et optimiser leur temps, NeoFarm a aussi développé un portique automatisé. « C’est une structure sur rail qui est suspendue à la serre maraichère et qui se déplace sur toute la surface d’une serre. Elle va s’occuper automatiquement des tâches à réaliser en fonction de ce que l’application lui envoie« . Ce portique est ainsi capable de réaliser toutes sortes de missions manuelles concernant la préparation du sol, l’implantation des cultures ou encore le désherbage.

Après une levée de fonds de 2,5 M€ fin 2020, la startup vient d’inaugurer sa première ferme péri-urbaine en Ile-de-France le 18 juin 2021. Elle compte en déployer à terme une centaine sur le territoire afin d’accélérer les alternatives à l’agriculture dite conventionnelle, mais aussi améliorer l’autonomie alimentaire de nos territoires qui ont aujourd’hui besoin de cultures maraichères productives et durables.

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