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Marché du travail : France Stratégie cartographie les compétences les plus mobilisées

Les compétences liées à la transition écologique et énergétique, au soin et à l’accompagnement social, et plus globalement à la maîtrise des savoirs de base (lire, écrire, compter, utiliser des outils numériques) sont en croissance, selon France Stratégie.

Près de 14.000 : c’est le nombre de compétences actuellement recensées par Pôle emploi dans son répertoire "Rome" (1), qui décrit les savoir-faire et les savoirs par métier. Aborder les besoins du marché du travail et de formation sous cet angle plutôt que par la catégorie des diplômes, c’est ce qu’a entrepris France Stratégie dans son étude publiée le 11 mai 2021, où elle analyse les compétences les plus mobilisées dans les métiers entre 2012 et 2018. Un travail utile pour affiner les formations et "indispensable pour accompagner les reconversions dans la période de crise qui s’annonce et pour assurer que les compétences acquises dans un métier puissent être transférables dans un autre", relève France Stratégie, dont l’étude complète celle de Pôle emploi, également mobilisé sur ce sujet (lire notre article).

Quatre familles de compétences techniques en hausse

Les résultats de cette démarche montrent notamment 20 compétences en croissance. "Les deux grandes transitions écologique et numérique se reflètent dans l’évolution estimée des compétences." Les besoins en matière de systèmes informatiques et de télécommunications (systèmes d’informations, logiciels, installation réseau et télécoms) sont en croissance, tout comme ceux relatifs à l’efficacité énergétique. Les auteurs de l’étude relèvent aussi la "forte progression des compétences d’accompagnement et de suivi social, mobilisées par les professions de soin (médecins, infirmiers, aides-soignants) et de l’action sociale". 

Par ailleurs, "les compétences de vente se développent et traduisent l’importance croissante des relations clients", et ce, "de la conception d'une stratégie de commercialisation du produit ou service et de son merchandising (mise en valeur d’un produit) jusqu'à l'acte final de vente et aux tâches quotidiennes qui l’accompagnent". L’étude pointe aussi la croissance de la logistique et des compétences associées (inventaire, réception de produits, contrôle de livraison, intervention dans les chaînes logistiques). S’y ajoutent, enfin, des compétences de gestion (d’entreprise ou de ressources humaines), de "réalisation de tests d’essais ou d’expérimentations" fréquents dans l’agroalimentaire, la chimie, la maintenance, mais aussi les compétences de "décontamination-dépollution" qui prévalent dans les métiers du soin ou du nettoyage. 

Des compétences informatiques plus complexes

France Stratégie s’est également penchée sur les compétences dites "transversales", c’est-à-dire non spécifiques à des métiers. Les savoir-faire liés à l’encadrement ou la gestion des risques [financiers, qualité ou physiques] sont en croissance. C’est également le cas de compétences comportementales, mobilisées dans des situations imposant un contact avec le public, le travail en équipe, ou une charge émotionnelle.  

Quant aux compétences de littératie (lire, écrire, comprendre), numératie (calcul) d’informatique (utilisation de logiciels), qui s’acquièrent au moment de la formation initiale mais pas seulement, ce sont les plus "complexes" qui progressent le plus. "Ces compétences sont particulièrement mobilisées par les cadres techniques, administratifs et commerciaux dont les emplois sont structurellement en croissance", note France Stratégie. 
Autant de tendances qui, selon ce service, exigent "une politique de formation à la hauteur des enjeux, mais aussi une réflexion sur la manière de valoriser les compétences et d’adapter les structures d’entreprise pour favoriser les apprentissages" afin de ne pas laisser sur le bord de la route les profils les moins qualifiés, dont l’emploi est menacé. 

(1) Rome pour Répertoire opérationnel des métiers et emplois

  • Les recruteurs misent sur les "soft skills"

Si le terme n’est employé qu’une seule fois par France Stratégie, lui préférant la catégorie plus large et diverse de "compétences transversales" décrite ci-dessus, les recruteurs se déclarent de plus en plus amateurs de "soft skills" qui s’est imposé dans le vocabulaire courant. 
C’est le cas du cabinet de recrutement CCLD qui, dans les résultats d’un sondage publié le 18 mai, met en avant l’importance de l’évaluation de ces "qualités relatives au savoir-être d’un candidat". Les plus recherchées concernent l’écoute, l’intelligence émotionnelle, l’adaptabilité et la capacité à créer des solutions, selon ce cabinet spécialisé dans les profils commerciaux. Chez les recruteurs, ces compétences "rentrent prioritairement en ligne de compte dans la prise de décision, suivies de près par les affinités motivationnelles, les compétences techniques et les traits de personnalité évalués par les tests psychométriques", affirme le cabinet.

 

 

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