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L'activité du commerce spécialisé a baissé de près d'un tiers par rapport à mars 2019

Pour éviter des conséquences durables, Procos demande la réouverture des magasins d'ici la mi-mai. La fédération pour la promotion du commerce spécialisé tire un premier bilan préoccupant de l’activité des commerces au premier trimestre 2021. Pour mars 2021, la baisse est en moyenne de 27,8% par rapport au mois de mars 2019.

Verser les aides le plus vite possible et ouvrir tous les magasins avant la mi-mai. Telles sont les demandes de Procos pour réduire les conséquences durables de la crise Covid-19 sur les commerces. La fédération pour la promotion du commerce spécialisé dresse un bilan très noir des premiers mois de 2021. Au mois de mars 2021, sans compter l’alimentaire spécialisé qui a profité d’une Pâques située cette année en mars, l’activité du commerce spécialisé est en baisse en moyenne de 27,8% par rapport à mars 2019 (la majeure partie des commerces ayant été fermés en mars 2020, l’activité est comparée au mois de mars 2019).

Seuls les magasins de l’équipement de la maison réalisent en mars 2021 un chiffre d’affaires comparable à celui de mars 2019. Les autres activités subissent une très forte baisse suite aux fermetures des centres commerciaux et des magasins dans les départements sous surveillance sanitaire : une baisse de 44,7% pour la beauté-santé, de 44% pour la chaussure, de 37,9% pour la culture et le jouet, de 30,7% pour l’habillement et de 26,7% pour le sport. A l’inverse, et logiquement, les ventes en ligne ont explosé avec une croissance de 152% en mars 2021.

Un début d’année 2021 très préoccupant

Même tendance morose pour l’ensemble du premier trimestre 2021 avec une baisse de 16% pour les ventes des magasins, en retirant l’activité de l’alimentaire spécialisé. "Le détail de l’activité du trimestre par secteur montre combien le début d’année 2021 est très préoccupant pour les enseignes de la plupart des secteurs du commerce spécialisé", insiste Procos dans son bilan. Toujours seul à être bien orienté, l’équipement de la maison poursuit sa dynamique avec une hausse de 11,4% au premier trimestre 2021. Les autres secteurs sont en très forte baisse : -32,1% pour la chaussure, -27,9% pour la beauté-santé, -20,4% pour l’habillement, -19,3% pour le sport et -17,8% pour la culture et le jouet. Sur cette période, le web croît en revanche de 78%.

"Fin avril, il faudra encore ajouter un mois sans aucun chiffre d’affaires pour tous les magasins fermés", déplore Procos, qui évoque "pour les réseaux, un début d’année encore plus dégradé que l’an passé avec des risques qui augmentent chaque jour compte tenu des impacts sur la trésorerie, l’augmentation des stocks, la suppression des investissements". Ces raisons poussent ainsi Procos à demander la réouverture des commerces avant la mi-mai, période évoquée par le gouvernement pour commencer à déconfiner progressivement.

"Chacun comprend que les conséquences seront d’autant plus importantes (fermetures de magasins, restructurations), si cette nouvelle fermeture dure", souligne Procos. Sachant que la phase actuelle de restrictions "est prévue pour quatre semaines, soit jusqu’au 3 mai", "la réouverture de tous les magasins doit impérativement s’effectuer entre le 3 et le 15 mai", juge la fédération. Une réunion portant sur les protocoles de réouverture des lieux fermés, présidée par Emmanuel Macron, est prévue le 15 avril.

  • Le bilan des commerces et services commerciaux parisiens évalué entre 2017 et 2020

De son côté, l’Atelier parisien d’urbanisme (Apur) a commencé à évaluer les dégâts et évolutions subis par les commerces et services commerciaux parisiens avec la crise Covid-19 et d’autres événements comme les attentats terroristes de 2015, les manifestations des gilets jaunes en 2019, l’incendie de Notre Dame et la grève des transports. L’Apur a publié une étude portant sur les années 2017-2020. Sur cette période, on compte 1.164 établissements en moins à Paris, alors que leur nombre était resté stable entre 2014 et 2017. Il y a de plus en plus de locaux en rez-de-chaussée vacants (911 supplémentaires entre 2017 et 2020). Le taux de vacance parisien passe de 9,3% à 10,5% et touche notamment les arrondissements centraux. Grâce à l’action, à partir de fin 2017, du GIE "Paris Commerces" et du contrat de revitalisation artisanale et commerciale, porté par la Semaest, les fermetures de commerces ont été limitées dans les arrondissements périphériques. Avec l’essor du e-commerce et de la seconde main, si les commerces liés à l’alimentaire résistent bien, plusieurs types de commerces tendent à diminuer ou à disparaître : les magasins d’équipement de la personne (habillement, chaussures, bijouterie) qui comptent 1.097 magasins en moins entre 2017 et 2020, les vidéoclubs, les sex-shops, et plus récemment les agences bancaires, les agences d’intérim et les agences de voyages. Les librairies subissent quant à elles des difficultés. Les commerces de gros partent de Paris (583 en moins entre 2017 et 2020). A l’inverse, d’autres typologies de commerces se développent : les commerces spécialisés dans les produits bio (200 en plus entre 2017 et 2020), les salles de sport, les parapharmacies, les parfumeries, les salons de massage. Le nombre de cafés et restaurants a aussi été en forte progression, prolongeant une tendance entamée depuis plus de dix ans, avec 660 unités en plus entre 2017 et 2020.