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Les mégapoles veulent maintenir une faible pollution malgré le déconfinement

Copenhague, Los Angeles et Mexico sont prêtes à tout pour conserver leur air pur.

Le confinement a permis de nombreuses améliorations écologiques en ce qui concerne la qualité de l'air. | SD-Pictures <a href="https://pixabay.com/images/id-1752876/">via Pixabay</a>
Le confinement a permis de nombreuses améliorations écologiques en ce qui concerne la qualité de l'air. | SD-Pictures via Pixabay

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur The Guardian

La pollution atmosphérique est chaque année à l'origine d'environ 3 millions de décès dans le monde. Cette année, avec le confinement, un effet inattendu s'est produit: la qualité de l'air s'est très nettement améliorée dans de nombreux pays, offrant une lueur d'espoir pour des populations désireuses de réduire leurs émissions de CO2. Certains gouvernements entendent donc poursuivre les efforts fournis, malgré le retour à une circulation normale. Le défi est de taille, mais Los Angeles, Mexico et Copenhague ont des plans d'action solides.

Zéro émission d'ici à 2025

Au Danemark, la capitale Copenhague a fait un pari fou: réduire les émissions de dioxyde de carbone à zéro d'ici à 2025. Cet objectif s'inscrit dans un large plan: «Depuis 2014, nous avons réduit le dioxyde de carbone de plus de 50%, nous sommes sur la bonne voie», affirme Mikkel Krogsgaard Niss, conseiller à la mairie de la ville. La transition devrait créer environ 35.000 emplois.

La municipalité prévoit également d'interdire les véhicules diesel et essence d'ici au terme du plan, dans cinq ans. Les circuits de bus seront électrifiés et les voitures très peu présentes en ville. Un «plan de distribution» va être mis en place. Celui-ci consiste en un découpage de la ville en petites zones que les voitures ne pourront atteindre qu'en traversant les banlieues alentour.

Le but est d'allonger les trajets pour dissuader d'avoir recours à la voiture. Jens Müller, membre de l'ONG Transport et environnement, l'assure: «Il n'existera plus de “petit trajet en voiture” pour aller à la boulangerie, ou nulle part ailleurs.» Une large place sera accordée aux piétons et aux cyclistes.

Implication de la population

En Californie, dans les villes d'Oakland et de Los Angeles, des plans sont mis sur pied pour améliorer la qualité de l'air. Les municipalités ont décidé de réduire la dépendance au charbon de bois, renforcer les réglementations environnementales et durcir les normes sur les carburants. Ces mesures ont déjà permis de réduire de 60 jours les brouillards de pollution sur ces villes, les faisant passer de 200 jours par an à 140.

Si les villes progressent, c'est aussi grâce à l'investissement et les efforts de toute la population locale. Les communautés noires et latinas sont celles qui subissent le plus la détérioration de leur environnement de vie par la pollution, qui provoque par exemple des troubles pulmonaires. Margaret Gordon, une activiste afro-américaine, a créé un collectif grâce auquel elle a obtenu un renforcement du contrôle des camions traversant le port d'Oakland. Les changements apportés ont permis de faire baisser de 74% la pollution dans cette zone, par rapport à 2008.

Le système «Hoy no circula»

Mexico était, en 1992, la ville la plus polluée du monde. Mais depuis quelques années, sous l'impulsion de la maire Claudia Sheinbaum Pardo, la ville renaît. En 2019, un plan prévoyant une réduction de 30% de la pollution atmosphérique dans les six prochaines années a été dévoilé. Une vaste campagne de plantation d'arbres devrait par ailleurs être menée à travers la ville.

Les circuits de métro devraient être rénovés pour permettre à la population de la capitale de ne pas se reposer sur les très polluants minivans qu'elle est habituée à emprunter. Un système de circulation différencié en fonction de l'immatriculation des véhicules est également à l'essai, mais il est peu efficace car les personnes riches investissent dans plusieurs véhicules afin de pouvoir circuler en permanence.

Le défi pour la capitale mexicaine reste maintenant de poursuivre les efforts pour conserver les niveaux dus au confinement. «Mexico est un très bel exemple de l'amélioration de la qualité de l'air, confirme Zoe Chafe, experte dans ce domaine. Mais ces résultats ont été obtenus pour de mauvaises raisons et à cause d'une situation bien triste. J'espère que nous pourrons trouver un moyen d'obtenir les mêmes résultats de façon réalisable et juste socialement.»

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