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Emploi : entre regain "spectaculaire" de l’intérim et prévisions d’embauches en berne

Le baromètre de juin 2020 de la plateforme de recrutement par l’intérim Qapa révèle que tant le nombre de candidats que celui des offres d’emploi progressent depuis le début du déconfinement. Manpower annonce de son côté des prévisions de recrutements en forte baisse au troisième trimestre. 

"Le marché de l’emploi a été totalement perturbé par les différentes phases de la crise sanitaire", rappelle Stéphanie Delestre. Annonce de la pandémie, confinement, déconfinement progressif… autant de situations exceptionnelles qui ont complètement déstabilisé les candidats et les recruteurs. "Néanmoins, poursuit la fondatrice et présidente de Qapa, de grandes tendances se dessinent et permettent de reprendre confiance avec une reprise rapide."

Ainsi, depuis le 18 mai, la plateforme de recrutement par l’intérim enregistre une hausse de 7,2% du nombre des personnes qui recherchent un emploi. Cet accroissement est, selon Qapa, en partie dû à "l’afflux important d’étudiants" désormais plus disponibles pour postuler. Ils cherchent des offres d’emploi jusqu'en septembre inclus et souhaitent "travailler rapidement". Le baromètre publié le 8 juin montre également que les demandeurs d'emploi en fin de droit et les candidats au chômage partiel qui cherchent des compléments de salaire, car ils ont souvent perdu leurs primes, font également partie des profils les plus représentés.

L’emploi des jeunes : sujet le plus préoccupant

De même, le nombre d’offres d’emploi fait un bond de 42% sur les agrégateurs partenaires de Qapa (Pôle emploi, Facebook, Indeed…) et de 44% chez Qapa, après avoir chuté de moitié pendant le confinement. L’écart entre les deux tient au fait que Qapa est "une plateforme 100% web et donc accessible 24h/24", argue la plateforme qui revendique plus de 500 entreprises clientes et 4,5 millions de profils.

Depuis le 11 mais également, Stéphanie Delestre constate que si l’intérim repart à la hausse, il n’y a aucun recrutement en CDI. "Le marché de l’emploi a été totalement inversé du jour au lendemain", ajoute-t-elle. Certains secteurs ont énormément progressé et continuent de recruter fortement, à l’instar de la grande distribution, la logistique et la santé, tandis que d’autres, qui étaient de gros recruteurs, tels l’aéronautique, le BTP et l’automobile, ont été totalement à l’arrêt et ne reprennent que très progressivement. "Nous conseillons aux personnes qui recherchent un emploi d’être opportunistes et raisonnables en ciblant les secteurs qui recrutent", préconise Stéphanie Delestre, considérant, à l’instar de nombreux acteurs, l’emploi des jeunes comme le sujet le plus préoccupant.

Grandes entreprises : des intentions d’embauche en chute libre

Le baromètre de ManpowerGroup publié le 9 juin confirme l’absence recrutements en CDI et fait même état de prévision d’embauches en forte baisse (- 11% entre le 2e et le 3e trimestre de 2020) jusqu’à fin septembre. "Cela représente un recul de 22 points par rapport au 2e trimestre 2020 et de 21 points en 1 an", précise le communiqué de presse. Si aucune région n’est épargnée, certains territoires sont particulièrement impactés, dont l’Est (- 15%), le Sud – 14%) et l’Île-de-France (- 13%). Manpower pointe également de "grandes disparités" selon les secteurs d’activité, sans noter cependant de prévisions positives d’embauches dans aucun secteur. Ainsi, outre l’hôtellerie/restauration en plein marasme (- 54%), finance/assurance/immobilier (- 11%), construction (- 10%), industrie manufacturière (- 14%) et commerce (-16%) restent à la peine. Enfin, les micro-entreprises (1 à 10 salariés) "souffrent moins de la crise" (- 6%) que les grandes et les petites entreprises. Alors que les premières affichaient de fortes progressions de recrutement (+ 24%) le trimestre précédent, "leurs intentions d’embauche chutent de 13%, soit une perte de 37 points en un trimestre et de 31 points en 1 an", indique le baromètre de Manpower.

Bien que la baisse des prévisions des petites entreprises soit plus importante (- 16%), le recul en un trimestre (25 points) est moins élevé. De même pour les entreprises moyennes (- 8% de prévision, soit un recul de 23 points). 

Manpower constate toutefois une "note d’espoir" : plus de la moitié des employeurs interrogés (55%) n’ont pas prévu de revoir leurs intentions d’embauche à la baisse.

 

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