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Petites Villes de demain : au tour des Monts du Pilat

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Le 20 décembre, la communauté de communes ainsi que deux de ses municipalités – Saint-Genest-Malifaux et Bourg-Argental – ont signé avec l’Etat leurs conventions d’opération de revitalisation territoriale (ORT) liée au dispositif Petites villes de demain (PVD).  

Le 20 décembre, à la mairie de Saint-Genest Malifaux, Vincent Ducreux et Stéphane Heyraud entourant la préfète Catherine Seguin. ©If Media/Xavier Alix

Un feu vert pour le « passage à l’action », voilà comme le dit Vincent Ducreux, maire de Saint-Genest-Malifaux, l’objet de cette nouvelle vague de signatures croisées le 20 décembre dans son hôtel de ville. La convention d’opération de revitalisation territoriale (ORT) paraphée ce jour-là entre sa commune et l’Etat tout comme celle de Bourg-Argental et la 3e, plus large car avec la communauté de communes des Monts du Pilat (CCMP) auxquelles les deux municipalités appartiennent est intimement liée à Petites villes de demain (PVD). Dans la Loire, sept intercommunalités pour 17 communes ont été désignées lauréates de ce dispositif gouvernemental d’accompagnement à leur politique d’aménagement urbanistique.

Lancé fin 2020, à la base, il vise à « redynamiser » les centres bourgs de petites communes exerçant un rôle de centralité pour d’autres. Des gros villages ou de petites villes (20 000 habitants maximum) situés dans des zones rurales ou relativement rurales présentant vis-à-vis des autres communes alentour, davantage de commerces, de services privés et publics, voire pourvoyeuses d’emplois. PVD se veut l’équivalent, à cette échelle, du plan « Action Cœur de Ville » initié en 2018 et destiné lui aux villes moyennes (hors métropole) dont bénéficient Montbrison et Roanne. Pas de sommes folles à attendre de PVD en soi. L’aide financière directe du dispositif se limite à quelques dizaines de milliers d’euros pour financer les études d’ingénierie urbaine, service qui, en général, manque davantage d’épaisseur au sein des collectivités plus modestes.

« Une logique profitable à tout le territoire »

Mais ces études autour de projets d’aménagement, de reconversion, de requalification visant à dynamiser l’économie, l’habitat ou encore les services doivent permettre d’obtenir plus rapidement et plus efficacement une batterie d’accompagnements financiers déjà en place et déjà siglés : ceux de l’Anah, de la DETR, de la DSIL, de l’ANCT, de la Cerema ou encore de la Banque des territoires. Deux ans que les Monts du Pilat, Bourg-Argental et Saint-Genest-Malifaux les préparent. Aussi, la symbolique de la signature le 20 décembre, comme cet automne avec le Pilat rhodanien et Loire Forez, est avant tout à voir comme le « parachèvement d’un travail, l’aboutissement d’une réflexion, souligne Stéphane Heyraud, maire de Bourg-Argental et président de la CCMP. Les signaux sont verts, on peut désormais espérer les financements de l’Etat. » Comme Vincent Ducreux, citant Napoléon – « On peut gouverner de loin mais on n’administre bien que de près » –, l’élu se réjouit de l’esprit de « subsidiarité » qui préside les échanges avec l’Etat.

Les signaux sont verts, on peut désormais espérer les financements de l’Etat.

Stéphane Heyraud, maire de Bourg-Argental et président de la CCMP

Être lauréat de PVD, « c’est avoir gagné oui, mais gagné le fait de se lancer dans une aventure qui commence, ajoutait la préfète de la Loire Catherine Seguin. L’organisation de vos projets complémentaires et très spécifiques donne de la cohérence à l’ensemble des programmes avec un volet habitat plus marqué à Bourg-Argental, davantage sur le développement de services et d’activités à Saint-Genest-Malifaux. Les projets retenus le sont dans une logique profitable à tout le territoire. »  Avec une population stable, sinon en très légère augmentation, les deux communes de loin les plus peuplées des Monts du Pilat (3 089 habitants pour Saint-Genest-Malifaux ; 3 010 pour Bourg-Argental*) jouent chacune ce fameux rôle de « petites centralités », qui plus est, à 18 km de distance de part et d’autre du Col de République, pour les 15 500 habitants du territoire. Ils sont répartis dans 16 villages sur plus de 307 km2, soit une densité de 50 au km2 contre 160 en moyenne dans la Loire.

22 actions concrètes à venir

Et si certains projets sont portés par la CCMP, pour la plupart dans ces deux communes, ceux qui le sont directement par Bourg-Argental et Saint-Genest-Malifaux le sont aussi dans l’objectif d’un impact profitable aux intérêts communs de l’intercommunalité. Il y en a 22 selon la liste communiquée. A commencer par une « étude de gisement fonciers » effectuée jusqu’en septembre sur l’ensemble du territoire. Il s’agit d’identifier clairement les secteurs utilisables, en friches ou non, déjà « bâtis » ou non (« d’urbanisation future ») en tous les cas jugés stratégiques mais dont la mise en œuvre opérationnelle des travaux (pour en faire de l’habitat, de l’économie, des services) semble, en l’état, « difficile ». Une action centrale dans le cadre de la réalisation du programme local de l’habitat (PLH) 2 volontaire des Monts du Pilat. D’autant plus cruciale qu’ici comme ailleurs, la perspective « zéro artificialisation nette » en 2050, a fortiori en plein Parc naturel régional du Pilat, réduit les marges de manœuvre amenant une forte attention sur les friches.   

D’ailleurs, autre action labellisée PVD : le suivi et la mise en œuvre du PLH 2 jusqu’en 2027, là aussi sur toute l’intercommunalité. Caler l’offre de logements aux nouveaux canons de la sobriété foncière et énergétique mais aussi sur des besoins difficiles à satisfaire pour certains publics, c’est ce qui caractérise davantage qu’ailleurs les actions envisagées dans Bourg-Argental. La petite cité quelque peu industrialisée au XIXe siècle, compte selon l’Insee, 12 % de bâtiments vacants (dont 5 % de logements) dans son centre historique et ne joue pas assez son rôle de centralité quand il s’agit de fixer en centre bourg « de jeunes ménages à ressources modestes » ou encore de faciliter « le parcours résidentiel senior ». La requalification de l’îlot Paulet à partir de cette année avec 20 nouveaux logements ainsi que celle de l’îlot Guyotat (14 logements) doivent y remédier tout en laissant la place à de nouveaux services : pôles médical et social en rez-de-chaussée de ces nouvelles constructions.  

Des friches à reconvertir

A Saint-Genest-Malifaux, plus que de nouvelles solutions d’habitat, c’est le déploiement de nouveaux services qui est mis en avant parmi les quelques exemples détaillés le 20 décembre. Un local communal de 100 m2 à disposition gratuite de l’Association familles rurales (AFR), et plus largement le parc de verdure et les équipements sportifs à proximité immédiate, composant ainsi le site dit de la Croix de Garry, font l’objet d’une réflexion pour en faire un lieu inter-associatif et/ou intergénérationnel. Et pas uniquement centré sur le Relais familles actuel destiné à des activités périscolaires et extrascolaires portées par l’AFR. Cette dernière ne doit pas être chassée des lieux mais au contraire impliquée de près dans l’élargissement de leur utilisation d’ici 2024 vers « un grand espace de loisirs et de vie sociale » proche du bourg.

Si Saint-Genest-Malifaux encore, est concernée par d’autres actions visant la résorption des friches, Bourg-Argental, la reconversion de l’Ebenoïd (ancienne usine de connectique électrique) dont la démolition et la dépollution viennent de s’achever après une première convention signée en 2019 et révisée est intégrée dans le dispositif PVD. C’est le cas aussi de l’ex-station-service de Planfoy dont la dépollution est en cours et qui fait l’objet d’un appel à projets après avoir bénéficié parallèlement du fonds friche de l’Etat. Et enfin, de l’ex-Fourmilière à Saint-Sauveur-en-Rue dont les diagnostics préalables aux travaux de désamiantage, de déconstruction et dépollution étaient encore en cours fin décembre.  

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