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Les EPL tirent leur épingle du jeu, malgré la crise

L’édition 2021 de l'étude Financement des EPL révèle que malgré la crise sanitaire et une conjoncture défavorable, les entreprises publiques locales ont poursuivi leur investissement pour des montants cumulés de 5,191 milliards d’euros en 2019 et de 4,719 milliards d’euros en 2020. Hors secteurs encore fragiles, elles envisagent même d'augmenter leur investissement de +5% en 2021.

Malgré la crise sanitaire et la fin des cycles communaux et intercommunaux généralement propices au ralentissement des financements publics, les sociétés d’économie mixte (SEM), les Sociétés publiques locales (SPL) et les Sociétés d’économie mixte à opération unique (SemOp) ont poursuivi leur investissement pour des montants cumulés de 5,191 milliards d’euros en 2019 et de 4,719 milliards d’euros en 2020. C'est l'enseignement principal – et réjouissant – de l'édition 2021 de l'étude Financement des EPL parue jeudi 17 juin 2021. Les "stratégies de développement de leurs activités déployées au cours des dernières années - qui leur avaient permis d’initier un cycle de croissance soutenue - ont aussi permis d’aborder le ralentissement économique avec une structure financière renforcée et d’en amortir les premiers effets", analyse l'étude. Qui plus est, "les EPL ont continué d’assurer les missions de service public dont elles avaient la responsabilité et d’exercer un rôle d’entraînement pour les économies locales".

Politiques de restriction et ajustements

Passés les premiers effets du ralentissement de l’activité économique, les EPL ont opté pour des "politiques de restriction". Dans le tourisme, la culture et les loisirs comme dans la mobilité et l’aménagement dans une moindre mesure, "confrontées au tarissement de certaines recettes", l'étude note que les EPL ont eu le réflexe de "comprimer leurs dépenses".

Elles ont également su "ajuster leur organisation interne pour se recentrer sur leur activité principale ou développer de nouvelles activités selon les situations". Une stratégie qui s'est avérée "payante", estime l'étude puisque "leur situation financière s’est nettement améliorée au second semestre malgré la persistance de certaines fragilités dans les secteurs les plus exposés" et qu'"elles ont pu restaurer leur capacité d’autofinancement".

Des collectivités et acteurs bancaires en appui

Dans cette perspective, l'analyse relève que "les traditionnelles parties prenantes de l’économie mixte locale" ont joué "un rôle essentiel". S’élevant à 2,774 milliards d’euros en 2020, contre 3,092 milliards d’euros en 2019, le volume des emprunts bancaires s'est avéré "plus contenu". Des collectivités territoriales "ont répondu favorablement aux rares exigences de garanties d’emprunt". Les acteurs bancaires traditionnels ont également accepté de demander "moins de cofinancements ou de garanties". Et la Banque des Territoires a accordé pour 1,066 milliard d’euros de prêt aux EPL. "Les emprunts institutionnels ont finalement représenté 33% des moyens de financement mobilisés par les EPL pour leurs investissements. Il s’agit d’une hausse de 5 points en un an malgré une réduction des volumes", analyse l'étude.

Ambitions 2021

Malgré l’incertitude entourant la durée de la crise sanitaire, les Entreprises publiques locales abordent l’année 2021 "avec ambition", estime l'étude. "En dehors des sociétés dont le retour à la normale reste encore soumis aux aléas épidémiques, comme dans les secteurs de la culture ou de l’événementiel", les SEM, les SPL et les SemOp envisagent de porter leurs investissements jusqu’à une hauteur de 4,968 milliards d’euros en 2021" ; ce qui représente +5% par rapport à 2020. "Pour y parvenir, elles envisagent de recourir aux emprunts bancaires à moyen/long terme qui pourraient progresser de 26% en un an et revenir à un niveau proche de celui observé en 2016".