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"On est abandonné question bien-être" : à Rive-de-Gier, le quartier du Grand-Pont attend toujours son heure

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La quartier prioritaire du Grand-Pont, à Rive-de-Gier dans la Loire est souvent le théâtre de faits divers : voitures brûlées, biens dégradés. Derrière ces actes de délinquance, se dessine un quartier paupérisé qui attend que soient tenues les promesses des élections municipales.

La mairie de Rive-de-Gier (image d'illustration). La mairie de Rive-de-Gier (image d'illustration).
La mairie de Rive-de-Gier (image d'illustration). © Maxppp - PHOTOPQR/LE PROGRES

À Rive-de-Gier dans la Loire, le quartier du Grand-Pont fait fréquemment son apparition dans la page des faits divers : rodéos urbains, voitures incendiées, devantures dégradées. Au-delà de cette délinquance, à laquelle la mairie souhaite consacrer son prochain plan sécurité et prévention, les habitants pointent l'absence de vie économique et sociale de leur quartier.

La succession des faits divers fatigue les habitants

Antoinette et Lilas vivent dans le quartier depuis une soixantaine d'années. Elle s'y sentent bien, mais regrettent de voir leur quartier réduit aux fait-divers qui s'y produisent. Elles en sont pourtant les premières témoins : "Pas plus tard qu'il y a trois jours, la voiture de ma belle sœur a été incendiée", décrit Lilas. "C'est continuel", appuie Antoinette. 

Elles évoquent aussi l'incendie du Netto, par deux fois, alors qu'il est encore en cours de construction. "C'est tout ce qui va nous rester, pourtant", regrette Lilas. Derrière ces actes de délinquance, "les jeunes" reviennent souvent dans les critiques. "Ils s'ennuient" selon Nadia, une habitante croisée à la porte de son HLM. "Ils sont dans l'attente, contre Isabelle, parente de trois enfants scolarisés dans le quartier et déléguée de parents d'élèves. Les municipalités successives leur ont promis des choses qui n'arrivent pas."

Un quartier délaissé par la ville ?

D'après cette mère de famille, il manque en effet des actions ciblées, "pas pour occuper les jeunes, mais pour leur trouver une porte de sortie, pour commencer dans la vie, par exemple une salle informatique. On a un quartier tout neuf, mais il manque quelque chose pour eux." En tant que quartier prioritaire, le Grand-Pont fait l'objet de politiques et de financements ciblées depuis plusieurs années, comme le projet de rénovation urbaine ANRU.

Rien n'y fait, aux yeux d'Antoinette et de Lilas. Depuis les années 60, elles ont vu partir les commerces et les services publics les uns après les autres : "On avait la banque, l'épicerie, le bureau de tabac, une boulangerie, La Poste ... on avait tout et on n'a plus rien. C'est difficile pour les personnes comme nous qui n'ont pas le permis. Je ne sais pas si c'est le gouvernement, la mairie, je n'en sais rien. Mais on est vraiment abandonné question bien-être !"

Dans le quartier du Grand-Pont, en effet, il ne reste plus qu'une pharmacie et une boucherie halal. Cette dernière est placée sous l’œil d'une caméra, vandalisée et désormais hors service. La mairie prévoit de nouveaux moyens pour la télésurveillance. Aux yeux d'Isabelle, c'est un échec à venir : "la réponse est ailleurs. Elle est dans les aires de jeux pour les enfants, dans les bancs pour les parents, dans les ATSEM qui manquent à l'école, mais pas dans les caméras."

À noter que le maire de Rive-de-Gier Vincent Bony fait partie des signataires de la lettre ouverte au président de la République, demandant qu'1% du plan de relance, soit un milliard d'euros, soit consacré aux quartiers populaires.

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