« Les toitures végétalisées contribuent à la résilience urbaine », selon Yannick Beix, président de l’Adivet

La première « journée mondiale de la toiture végétalisée » passe par la France. Le 6 juin, l’association française des toitures et façades végétales (Adivet) s’associe au World Green Roof Day,  initié par son homologue britannique, et relayé aux Etats-Unis ainsi qu'en Europe, via la fédération EFB. Président de l’association française, Yannick Beix développe l’idée phare du réseau mondial : la résilience urbaine passera par la végétalisation du bâtiment.

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« Les toitures végétalisées contribuent à la résilience urbaine », selon Yannick Beix, président de l’Adivet
Directeur de Sopranature, Yannick Beix a succédé en janvier à Christophe Juif à la présidence de l'Adivet.

Comment la France va-t-elle contribuer à la première journée mondiale des toitures végétalisées, le 6 juin ?

Sur ce marché jeune, la France dispose déjà de 30 ans de recul. Membre de la fédération européenne des toitures vertes EFB et du réseau mondial des infrastructures vertes WGIN, notre association nationale interprofessionnelle représente un pays pionnier, membre du top 3 mondial par la taille de son marché, derrière l’Allemagne, avec plus d’1,5 million de mètres carrés réalisés par an.

Parmi les premières associations nationales fédératrices du bâtiment végétalisé, l’Adivet a souhaité se saisir de ce premier World green roof day pour promouvoir son savoir-faire dans une activité qui contribuera à la résilience des villes. Nous avons invité les quelque 60 adhérents à mettre en ligne leurs réalisations exemplaires, du point de vue des services écosystémiques.

journée mondiale
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L'Adivet s'associe aux premières journées mondiales des toitures végétalisées, le 6 juin.

De quels services parlez-vous ?

Le végétal rafraîchit les surfaces artificialisées des villes, grâce au phénomène d’évapotranspiration. Depuis peu, les six agences de l’eau reconnaissent le rôle des toitures végétalisées dans la filtration et la régulation des débits pluviaux. Le bâtiment végétalisé fait partie des moyens pour résister à l’appauvrissement de la biodiversité. Or, la crise du Covid 19 a mis en lumière les liens entre les pandémies et l’affaiblissement de la biodiversité.

La végétalisation du bâtiment se trouve donc au cœur de trois défis majeurs, du point de vue de la résilience urbaine : dérèglement climatique, gestion de l’eau et biodiversité.

Sur quels fondements scientifiques et techniques vous appuyez-vous ?

Depuis la finalisation de la troisième édition des règles professionnelles en novembre 2018, la démonstration des bénéfices et des performances constitue l’axe principal de la feuille de route de l’Adivet. La finalisation d’un référentiel pour valoriser les services écosystémiques du bâtiment végétalisé devrait intervenir en 2021.

Ce document permettra par exemple de prendre en compte le dimensionnement d’un ouvrage en fonction de la hauteur d’eaux pluviales à abattre, ou de quantifier des objectifs de biodiversité ou de rafraîchissement urbain avec des indicateurs pertinents. Ce référentiel facilitera l’inscription des toitures végétalisées dans des politiques publiques, au plan national ou local. Parallèlement, l’Adivet multiplie ses échanges avec les parlementaires, pour soutenir cet objectif.

La loi Biodiversité n’avait-elle pas déjà nourri des espoirs similaires, suivis d’une certaine déception ?

L’Adivet a en effet considéré cette loi d’août 2016 comme une première victoire réglementaire : les toitures des bâtiments commerciaux de plus de 1000 m2 doivent intégrer des équipements environnementaux. Fin 2019, la loi climat a précisé les surfaces - 30 % - et l’assiette concernée, qui intègre tout bâtiment à vocation commerciale.

Mais entre la production  photovoltaïque avec ses retours d’investissement et la végétalisation sans valorisation des services écosystémiques, les maîtres d’ouvrage n’ont guère hésité : les trois quarts d’entre eux ont choisi les panneaux solaires. Pour la loi biodiversité, c’est un bilan paradoxal, mais il nous encourage à quantifier les performances des toitures végétalisées.

Après les règles professionnelles dédiées aux toitures extensives ou semi-intensives, ne reste-t-il pas des vides à combler ?

Plus ancien, le marché de l’intensif s’appuie sur le DTU 43-1, qui vise notamment les terrasses-jardin sur support en béton. Le développement des toitures végétalisées inaccessibles a justifié les règles professionnelles rééditées en 2018. Grâce à la validation de l’Agence qualité construction, s’y conformer permet l’assurabilité du système constructif de la toiture végétalisée.

J’en profite pour lever l’ambiguïté créée par les recommandations que promeut l’Union nationale des entreprises du paysage : seules les règles professionnelles font foi et bénéficient de la reconnaissance du monde du bâtiment. S’agissant des façades, l’Adivet finalise les règles consacrées au bardage vertical rapporté, en cours de relecture. En parallèle, les avis techniques contribuent par ailleurs à enrichir les solutions proposées aux maîtres d’ouvrage.

Comment abordez-vous la question des formations indispensables à la consolidation de la filière ?

L’Adivet dispose désormais d’un recueil, assorti d’une dizaine de modules de formation. L’association se tient prête à mettre en avant les organismes agréés qui utilisent ces ressources. Elle se pose aussi la question de son propre agrément, comme organisme de formation.


L’engouement pour l’agriculture urbaine pourrait-il apporter un relais de croissance ?

Fin 2018, l’Adivet a accompagné le développement de ce marché par la publication de ses « Recommandations techniques pour l’agriculture urbaine en toitures », un document qui vient compléter par des retours d’expérience les prescriptions du DTU et des règles professionnelles.

Oui, la crise du Covid va conforter la demande d’approvisionnements nourriciers en circuit court. Les toitures végétalisées contribueront à y répondre.

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