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Coronavirus : le confinement rend l'air des grandes villes plus respirable

Depuis le confinement, la qualité de l'air s'est fortement améliorée dans les villes. Une leçon à méditer pour « l'après » coronavirus. Au vu des premiers chiffres, les mesures de restriction de la circulation lors des pics de pollution font pâle figure.

Un ciel d'un bleu immaculé domine le Sacré Coeur et Paris où la qualité de l'air s'est améliorée de 20 à 30 % ces derniers jours. Ils coïncident avec l'application des mesures de confinement destinées à endiguer la progression du coronavirus.
Un ciel d'un bleu immaculé domine le Sacré Coeur et Paris où la qualité de l'air s'est améliorée de 20 à 30 % ces derniers jours. Ils coïncident avec l'application des mesures de confinement destinées à endiguer la progression du coronavirus. (Laurent Benhamou/Sipa)

Par Joël Cossardeaux

Publié le 26 mars 2020 à 07:05Mis à jour le 26 mars 2020 à 14:26

C'est le moment de prendre un bon bol d'air. Mais uniquement à sa fenêtre, son balcon ou sa terrasse et surtout sans sortir de chez soi, confinement oblige. Plus d'une semaine après son application, la mise sous cloche de l'Hexagone se traduit par une nette amélioration de la qualité de l'air dans les grandes zones urbanisées de l'Hexagone. De la métropole lilloise à l'agglomération parisienne en passant par Grenoble, Lyon et Marseille, partout les observations des organismes régionaux agréés pour surveiller la qualité de l'atmosphère - les AASQA - vont dans ce sens.

L'air s'est « bonifié » « de l'ordre de 20 à 30 % dans l'agglomération parisienne », signale Airparif , la première de ces AASQA à publier un bilan provisoire, établi sur la période du 16 au 20 mars. Une amélioration consécutive à la baisse de 60% des émissions d'oxydes d'azote, principalement rejetés par la circulation automobile et aérienne - qui a fortement chuté - et l'industrie - qui s'est mise à tourner très lentement.

Moindre baisse des particules fines

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S'agissant, en revanche, des particules fines (PM10 et PM2,5), rejetées par les véhicules diesel et les installations de chauffage, le progrès est « peu visible », indique Airparif. Une petite fausse note couverte par la baisse des émissions de dioxyde de carbone, principal composant des gaz à effet de serre qui réchauffent le climat.

En Auvergne-Rhône-Alpes, l'AASQA fait le même bilan provisoire. Les capteurs qu'elle a placés le long des grands axes de circulation ont « flairé » ces derniers jours 50 microgrammes d'oxyde d'azote par mètre cube d'air, soit une concentration quatre fois inférieure à la valeur maximale souvent observée en début de printemps. Une chute due à une baisse de trafic de 45 % en périphérie et de 70 % à 80 % dans les hypercentres urbains.

La faute au chauffage

La situation s'améliore aussi en Paca et dans les Hauts-de-France, où l'AASQA n'a lancé aucun appel à la vigilance entre le 17 et le 23 mars pour cause de pollution de l'air hors normes, contrairement ce qu'elle observe chaque année à la même période. Ici, comme un peu partout en France, le temps plutôt frisquet de ces derniers jours a freiné la baisse des émissions de particules fines.

Confinés chez eux, les Français ont dû se chauffer plus longtemps, certains le faisant au bois, un combustible très émetteur de particules. Assignés à domicile, beaucoup ont aussi commencé à débroussailler leurs jardins, pour les moins urbains d'entre eux, brûlant beaucoup de déchets verts. La fermeture des déchetteries, à cause du confinement, aurait encouragé cette pratique, totalement prohibée, indique-t-on dans plusieurs AASQA.

Malgré ces entorses, le civisme collectif s'avère bénéfique à la qualité de l'air. « La situation de confinement actuelle pourrait nous servir de démonstrateur et de preuve de l'efficacité des mesures de restriction de la circulation lors des épisodes de pollution », défend-on à l'AASQA Auvergne-Rhône-Alpes. Ces mesures ont déjà cours dans une vingtaine de métropoles et leurs agglomérations. Mais elles sont moins contraignantes que celles imposées aujourd'hui pour cause de coronavirus. Une faiblesse que la Commission européenne reproche régulièrement à la France .

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>>> La France face à l'épidémie de coronavirus. Quelles ont été les différentes étapes de l'alerte ? Quelle est la situation épidémiologique au jour le jour ? Quelles sont les mesures décidées par le gouvernement pour limiter la propagation de la pandémie ? Pour soutenir l'économie ? Réponses ici dans le dossier spécial des « Echos » .

Joël Cossardeaux

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