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Les trois quarts des habitants des QPV bénéficient de prestations des CAF

73,9% de la population des quartiers de la politique de la ville perçoit au moins une prestation de la CAF, contre 48% pour l'ensemble de la population française. C'est ce qu'indique un "'Insee Focus", qui montre notamment que la typologie des ménages bénéficiaires y est assez différente de celle de la moyenne des bénéficiaires des prestations des CAF.

L'Insee publie, dans la dernière livraison de sa lettre "Insee Focus", les résultats d'une étude sur les bénéficiaires des prestations des CAF dans les quartiers de la politique de la ville (QPV) au 31 décembre 2018. Celle-ci met en évidence le rôle clé de ces prestations dans ces 1.345 quartiers, qui comptent un peu plus de 5 millions d'habitants. Elle montre également que le profil de ces derniers présente des traits spécifiques, au regard de l'ensemble de la population. L'étude porte sur la métropole, à laquelle s'ajoute la Réunion.

3,7 millions de personnes concernées par au moins une prestation des CAF

Au 31 décembre 2018, 1,592 million de foyers vivant dans un QPV bénéficiait d'au moins une prestation versées par une CAF. Ces foyers regroupent au total 3,7 millions de personnes. Ainsi, 73,9% de la population des QPV perçoit au moins une prestation de la CAF, contre 48% pour l'ensemble de la population française. Comme le précise l'Insee, "les quartiers prioritaires, définis dans la loi par un critère de concentration de population à bas revenus, abritent par construction des populations en plus grande difficulté financière" et donc davantage susceptibles de bénéficier des prestations des CAF.

De façon logique, la part des prestations versées sous condition de ressources est plus importante dans les QPV qu'ailleurs. Ainsi, la proportion d’allocataires percevant le RSA ou la prime d’activité est de 54% contre 35% hors des QPV. De même, près des trois quarts des foyers allocataires bénéficient d'une aide au logement, contre moins de la moitié sur le reste du territoire. Mais ces écarts valent aussi pour les prestations familiales, avec davantage d'attributions dans les quartiers prioritaires. De façon générale, l'étude montre que les foyers allocataires bénéficient en moyenne de 2,3 prestations versées par les CAF dans les quartiers prioritaires, contre 1,8 sur le reste du territoire.

Une surreprésentation des ménages sans enfants et des familles monoparentales

L'étude de l'Insee donne aussi des indications sur le profil des habitants des QPV, au regard des prestations des CAF. Elle montre ainsi une surreprésentation des ménages sans enfant (personnes seules et couples), majoritaires dans les quartiers prioritaires, avec 54% des foyers contre 46% sur le reste du territoire. Une situation qui peut aussi s'expliquer par le vieillissement rapide de la population de ces quartiers, comme l'a montré une étude du Commissariat général à l'égalité des territoires (CGET), publiée il y a deux ans (voir notre article ci-dessous du 19 octobre 2017). Une autre caractéristique des QPV tient à la surreprésentation des familles monoparentales, qui représentent un foyer allocataire sur cinq.

La composition des familles présente également des traits spécifiques. Les familles de un ou deux enfants sont ainsi nettement moins représentées dans les QPV. Ceci explique que seuls 30% des foyers perçoivent des prestations familiales sans conditions de ressources, contre 39% sur le reste du territoire. Mais à l'inverse – et même si elles sont nettement moins nombreuses –, les familles (couples avec enfants ou familles monoparentales) y sont plus souvent de grande taille : 16% ont au moins trois enfants, contre 12% sur le reste du territoire. Et celles comptant quatre enfants ou plus y sont deux fois plus fréquentes (6% contre 3%).

Enfin, l'étude de l'Insee montre que le nombre de foyers allocataires des CAF a légèrement progressé (+1,2%) en 2018. La hausse est particulièrement forte dans le domaine de la solidarité et de l’insertion, notamment sous l'influence de la mise en place de la prime d’activité au 1er janvier 2016, puis de sa rapide montée en charge (+11,1% en 2018).