Insee Analyses Auvergne-Rhône-AlpesLes transferts sociaux réduisent davantage les inégalités de revenu dans les pôles urbains

Stéphanie Depil, Axel Gilbert, Insee

Les inégalités de niveau de vie seraient encore plus fortes sans les effets compensateurs des prestations sociales et des impôts. Ils permettent de réduire de 34 % les inégalités de revenu en Auvergne-Rhône-Alpes. Celles-ci se réduisent davantage dans les départements les plus touchés par la pauvreté, notamment dans l’Allier, la Drôme, la Loire et le Rhône. Les pôles urbains présentent des disparités de revenu et un effet de la redistribution plus marqués, contrairement aux zones périurbaines plus homogènes. Cumulant souvent différentes aides, les familles monoparentales ont un revenu disponible constitué à 13 % de prestations sociales. Les revenus de remplacement (allocations chômage, pensions de retraite) constituent également une part non négligeable des revenus pour certains territoires. Dans les zones rurales, notamment de montagne, les pensions de retraite pèsent en moyenne plus du tiers du revenu disponible.

Insee Analyses Auvergne-Rhône-Alpes
No 47
Paru le :Paru le06/11/2017
Stéphanie Depil, Axel Gilbert, Insee
Insee Analyses Auvergne-Rhône-Alpes No 47- Novembre 2017

En Auvergne-Rhône-Alpes, le niveau de vie médian des habitants est plutôt élevé. La moitié d’entre eux dispose de plus de 20 900 euros par an en 2014. La région se classe ainsi deuxième derrière l’Île-de-France. Cependant, ce constat masque des disparités de revenu au sein de la population. Ainsi, le annuel des 10 % des habitants les plus aisés ( ) est supérieur à 38 300 euros. À l’autre extrémité, celui des 10 % d’habitants aux revenus les plus modestes (premier décile) ne dépasse pas 11 300 euros, soit un rapport de 3,4 entre hauts et bas revenus, proche de celui observé au niveau national.

Les transferts sociaux et fiscaux profitent aux plus pauvres

Ces inégalités seraient encore plus prononcées en l’absence de politique de redistribution monétaire, qui consiste à modifier la répartition des revenus par l’impôt et les prestations sociales (allocations familiales, allocations logement, minima sociaux). Avant transferts, le rapport entre hauts et bas revenus est égal à 5,1. La réduction des disparités de revenu est donc de 34 %. L’impact est d’autant plus important que les inégalités sont fortes au départ. Ainsi, Auvergne-Rhône-Alpes se situe dans une situation intermédiaire entre Bretagne et Pays de la Loire, où les inégalités et l’effet de redistribution sont plus faibles qu’ailleurs, et les régions du nord (Hauts-de-France) et du sud (Occitanie, Provence-Alpes-Côte d’Azur et Corse), où les inégalités sont davantage prononcées.

La réduction des inégalités a un impact majeur pour les plus démunis. Cela permet d’accroître de 41 % le revenu des ménages les plus modestes de la région. Ainsi, les transferts sociaux et fiscaux diminuent le taux de pauvreté monétaire de 7 points. En effet, 12,7 % des ménages vivent en dessous du , alors qu’ils seraient 19,6 % en l’absence de transferts. À l’opposé, l’effet est proportionnellement plus faible pour les plus aisés qui voient leur revenu diminuer de 7 %.

Un impact des transferts plus fort dans les centres urbains

Ce sont dans les grands pôles urbains que les inégalités de revenu sont les plus fortes. Dans les villes-centres et leurs banlieues, des populations plutôt favorisées coexistent en effet avec des populations en grande difficulté financière, résidant notamment dans le parc social. C’est donc dans ces espaces urbains que les effets des transferts sociaux et fiscaux sur les inégalités sont les plus forts (figure 1). Le département du Rhône connaît ainsi les disparités les plus marquées, avec une réduction des inégalités de revenu de plus de 40 %.

Figure 1Une réduction des inégalités de revenu forte dans les pôles urbains et faible en périurbainImpact des transferts sociaux et fiscaux sur les inégalités de revenu

Une réduction des inégalités de revenu forte dans les pôles urbains et faible en périurbain
Libellé EPCI 20107 Réduction inégalités
CA du Bassin de Bourg-En-Bresse 31,1
CC de la Dombes 21,1
CC de la Veyle 24,7
CC du Pays de Bâgé et de Pont-De-Vaux 21,8
CC Val de Saône Centre 20,9
CA Montluçon Communauté 48,7
CA Vichy Communauté 43,7
CC Saint-Pourçain Sioule Limagne 31,1
CC Commentry Montmarault Néris Communauté 31,6
CC du Bocage Bourbonnais 36,1
CA Moulins Communauté 38,7
CC Entr'allier Besbre et Loire 31,5
CA Privas Centre Ardèche 34,5
CC Ardèche Rhône Coiron 38,1
CC de la Montagne d'Ardèche 28,6
CC du Bassin d'Aubenas 38,3
CA Annonay Rhône Agglo 30,8
CA Hermitage-Tournonais-Herbasse-Pays de Saint Félicien 29,3
CC de la Châtaigneraie Cantalienne 25,8
CC des Pays de Caldaguès-Aubrac, Pierrefort-Neuvéglise, Planèze, Saint-Flour Margeride 24,9
CC Hautes Terres 24,7
CC Faucigny-Glières 25,6
CA Annemasse- les Voirons-Agglomération 38,5
CC du Pays de Lamastre 35,7
CC le Grésivaudan 18,5
CC Coeur de Tarentaise 30,0
CC de la Vallée de Chamonix-Mont-Blanc 19,8
CC Rives de l'Ain - Pays du Cerdon 25,8
CC du Trièves 24,8
CC Cluses-Arve et Montagnes 29,9
CC des Montagnes du Giffre 15,5
CC Pays du Mont-Blanc 21,2
CC de Cèze Cévennes 57,1
CC Charlieu-Belmont 24,3
CC Ventoux Sud 38,4
CA Roannais Agglomération 37,7
CC des Gorges de l'Ardèche 28,5
CC Ardèche des Sources et Volcans 30,6
CC Pays des Vans en Cévennes 42,2
CC Coeur de Chartreuse 22,5
CC Bugey Sud 30,5
CA Montélimar Agglomération 40,7
CC Porte de Dromardèche 35,4
CC du Crestois et de Pays de Saillans Coeur de Drôme 40,0
CA de l'Ouest Rhodanien 33,7
CC Beaujolais Pierres Dorées 18,0
CA Villefranche Beaujolais Saône 46,3
CC de la Matheysine 27,7
CC Enclave des Papes-Pays de Grignan 38,9
Métropole Grenoble-Alpes-Métropole 39,1
CC Val Vanoise Tarentaise 17,4
CC Coeur de Savoie 19,9
CC Rhône Crussol 21,4
CC Val Eyrieux 26,2
CC Dombes Saône Vallée 20,9
CC Drôme Sud Provence 35,6
CC Haut - Bugey 39,2
Métropole de LYON 45,5
CC Bièvre Isère 25,6
CC du Plateau d'hauteville 24,6
CC de la Côtière À Montluel 25,5
CC du Pays de Gex 56,1
CC de Miribel et du Plateau 24,6
CC de la Plaine de l'Ain 26,7
CC du Pays Bellegardien (Ccpb) 31,4
CC du Pays de Lapalisse 35,1
CC du Pays de Tronçais 31,2
CC du Val de Cher 25,2
CC du Pays d'huriel 29,7
CC du Pays Beaume-Drobie 39,1
CC Val de Ligne 39,7
CC du Val d'Ay 22,2
CC Berg et Coiron 30,4
CC du Rhône Aux Gorges de l'Ardèche 39,9
CA du Bassin d'Aurillac 28,5
CC du Pays Gentiane 24,1
CC du Pays de Mauriac 22,5
CC Sumène - Artense 27,3
CC Cère et Goul en Carladès 22,4
CC du Pays de Salers 23,8
CC du Val de Drôme 27,3
CC Dieulefit-Bourdeaux 35,1
CC du Diois 44,9
CA Viennagglo 37,6
CA Porte de l'Isère (C.A.P.I) 42,3
CC de l'Oisans 20,2
CC du Pays Roussillonnais 32,9
CC du Territoire de Beaurepaire 29,7
CC Lyon Saint Exupéry en Dauphiné 31,2
CC les Vals du Dauphiné 27,2
CC du Massif du Vercors 20,8
CC de Bièvre Est 22,4
CC des Collines du Nord Dauphiné 17,7
CC des Vals d'Aix et Isable 26,8
CC des Monts du Pilat 20,8
CC du Pays Entre Loire et Rhône 23,0
CU Saint-Etienne Métropole 47,1
CC du Pays d'Urfé 22,4
CC du Pilat Rhodanien 21,0
CC Mézenc-Loire-Meygal 23,9
CC du Pays de Montfaucon 22,9
CC des Sucs 25,6
CC du Brivadois 34,1
CC Auzon Communauté 27,5
CC du Haut Lignon 27,6
CC des Pays de Cayres et de Pradelles 29,8
CC Loire et Semène 23,5
CU Clermont Auvergne Métropole 40,3
CC du Massif du Sancy 23,9
CC Entre Dore et Allier 21,8
CC de l'Est Lyonnais (Ccel) 16,3
CC du Pays de l'Arbresle (Ccpa) 20,7
CC de la Région de Condrieu 20,7
CC des Vallons du Lyonnais (Ccvl) 20,5
CC du Pays Mornantais (Copamo) 17,8
CC de la Vallée du Garon (Ccvg) 21,9
CC du Pays de l'Ozon 18,0
CC des Vallées d'Aigueblanche 19,4
CC Maison de l'Intercommunalité de Haute Tarentaise 19,4
CC de Yenne 22,8
CC du Canton de la Chambre 19,1
CC Maurienne Galibier 18,5
CC Val Guiers 28,5
CC du Lac d'Aiguebelette (Ccla) 19,2
CC Porte de Maurienne 18,0
CC les Versants d'Aime 17,9
CC de la Vallée Verte 15,8
CC du Pays de Cruseilles 12,5
CC Fier et Usses 15,7
CC Arve et Salève 13,9
CC des Vallées de Thônes 17,9
CC des Quatre Rivières (74) 13,9
CC du Haut-Chablais 18,0
CC du Genevois 23,1
CC du Pays Rochois 17,6
CC du Canton de Rumilly 22,3
CC des Sources du Lac d'Annecy 23,8
CC Pays Vaison Ventoux (Copavo) 35,6
CA Valence Romans Agglo 41,9
CC des Baronnies en Drôme Provençale 42,7
CC du Royans-Vercors 27,3
CC du Sud Grésivaudan 25,6
CC les Balcons du Dauphiné 23,4
CA Loire Forez 26,6
CC de Forez-Est 24,1
CC des Rives du Haut Allier 31,6
CA du Puy-En-Velay 34,1
CC Marches du Velay-Rochebaron 24,2
CC Plaine Limagne 26,9
CC Thiers Dore et Montagne 36,9
CC Ambert Livradois Forez 27,1
CA Agglo Pays d'Issoire 26,6
CC Chavanon Combrailles et Volcans 20,9
CC Dômes Sancy Artense 23,2
CC du Pays de Saint-Eloy 34,0
CC Combrailles Sioule et Morge 19,7
CC Riom Limagne et Volcans 21,8
CC Mond'arverne Communauté 16,5
CC Billom Communauté 21,8
CC Saône-Beaujolais 26,0
CC des Monts du Lyonnais 22,3
CA Mâconnais Beaujolais Agglomération 36,3
CC le Grand Charolais 28,9
CA Grand Lac- Communauté d'Agglomération du Lac du Bourget 24,3
CA Chambéry Métropole-Coeur des Bauges 32,7
CA Arlysère 28,6
CC Haute Maurienne Vanoise 20,6
CC Coeur de Maurienne Arvan 25,7
CA du Grand Annecy 22,9
CA Thonon Agglomération 22,4
CC Pays d'Evian Vallée d'Abondance 20,4
CC Usses et Rhône 16,7
  • Sources : Insee, DGFiP, Cnaf, Cnav, CCMSA, Fichier localisé social et fiscal (Filosofi) 2014

Figure 1Une réduction des inégalités de revenu forte dans les pôles urbains et faible en périurbainImpact des transferts sociaux et fiscaux sur les inégalités de revenu

  • Sources : Insee, DGFiP, Cnaf, Cnav, CCMSA, Fichier localisé social et fiscal (Filosofi) 2014

De manière générale, les transferts réduisent davantage les inégalités dans les territoires les plus touchés par la pauvreté. Ainsi, en dehors du Rhône, les départements de l’Allier, de la Drôme et de la Loire, avec un taux de pauvreté de plus de 14 %, connaissent de fortes inégalités de revenu que les transferts réduisent de plus de 38 % (figure 2). Certains espaces très peu denses, éloignés des principaux pôles urbains, présentent un très faible niveau de vie. C’est le cas des zones montagneuses de l’Ardèche et de la Drôme.

Figure 2Un plus fort effet des transferts dans les territoires les plus pauvresRéduction des inégalités via les transferts sociaux et fiscaux et taux de pauvreté (en %)

Un plus fort effet des transferts dans les territoires les plus pauvres - Note de lecture : dans les couronnes des grands pôles urbains, le taux de pauvreté s'élève à 8,5 %, et la réduction des inégalités de revenu via les transferts sociaux et fiscaux est de 23 %.
CODGEO libelle D1 du revenu déclaré Rapport de réduction
01 Ain 10,81 30,47
03 Allier 15,41 38,9
07 Ardèche 14,69 32,57
15 Cantal 14,36 26,12
26 Drôme 15,51 38,01
38 Isère 11,3 31,76
42 Loire 14,51 38,23
43 Haute-Loire 12,67 29,2
63 Puy-de-Dôme 12,6 31,06
69 Rhône 13,77 40,84
73 Savoie 10,4 26,29
74 Haute-Savoie 9,44 22,98
84 Auvergne-Rhône-Alpes 12,69 33,97
84111 Grands pôles urbains 14,19 40,93
84112 Couronne des grands pôles urbains 8,57 23,1
84120 Communes multipolarisées des grandes aires urbaines 10,94 25,98
84211 Moyens pôles 14,49 36,18
84212 Couronne des moyens pôles 10,09 20,77
84221 Petits pôles 14,19 33,57
84222 Couronne des petits pôles 11,94 23,09
84300 Autres communes multipolarisées 12,45 25,25
84400 Communes hors de l'influence des pôles 16,71 27,61
  • Note de lecture : dans les couronnes des grands pôles urbains, le taux de pauvreté s'élève à 8,5 %, et la réduction des inégalités de revenu via les transferts sociaux et fiscaux est de 23 %.
  • Sources : Insee, DGFiP, Cnaf, Cnav, CCMSA, Fichier localisé social et fiscal (Filosofi) 2014

Figure 2Un plus fort effet des transferts dans les territoires les plus pauvresRéduction des inégalités via les transferts sociaux et fiscaux et taux de pauvreté (en %)

  • Note de lecture : dans les couronnes des grands pôles urbains, le taux de pauvreté s'élève à 8,5 %, et la réduction des inégalités de revenu via les transferts sociaux et fiscaux est de 23 %.
  • Sources : Insee, DGFiP, Cnaf, Cnav, CCMSA, Fichier localisé social et fiscal (Filosofi) 2014

À l’opposé, la Haute-Savoie, département le plus riche de la région, connaît un très faible effet redistributif. L’écart entre les revenus des ménages les plus aisés et celui des ménages les plus modestes y est très élevé et n’est réduit que de 23 % via les transferts. En effet, les prestations sociales et les impôts ont moins d’effet sur les revenus élevés que sur les plus pauvres.

Les espaces périurbains accueillent plutôt des classes moyennes aux revenus modestes mais stables. Ils présentent une plus faible inégalité de revenus et l’effet de la redistribution y est moins marqué. C’est le cas en périphérie des grandes agglomérations, autour de Lyon, Grenoble, Saint-Étienne et Clermont-Ferrand.

Des prestations spécifiques selon le type de ménage

Les prestations sociales (hors retraites et allocations chômage) s’adressent à des publics ciblés. Ainsi, les ménages avec enfants (couples et familles monoparentales) perçoivent plus d’aides que les autres. En particulier, les familles monoparentales cumulent souvent les différentes prestations. La part de celles-ci dans leur atteint 13 %, contre moins de 5 % pour l’ensemble des ménages de la région. Malgré cela, 28 % des familles monoparentales sont en dessous du seuil de pauvreté. Dans l’ensemble, les prestations ont un impact décisif sur les ménages les moins fortunés. Elles représentent 39 % du revenu des ménages du premier décile de niveau de vie (figure 3).

Figure 3Les prestations sociales représentent 39 % du revenu disponible des ménages les plus modestesComposition du revenu disponible par tranche de niveau de vie

en % du revenu disponible
Les prestations sociales représentent 39 % du revenu disponible des ménages les plus modestes (en % du revenu disponible) - Note de lecture : dans le cas des 10 % des ménages les plus aisés (10e tranche de décile), le revenu disponible est composé de 68 % de salaires et traitements, de 23 % de pensions et rentes et de – 25 % d'impôts. Les impôts étant retranchés, ils sont comptés négativement.
tranche de décile de niveau de vie Part des impôts Part des traitements-salaires Part des revenus d'activités non salariées Part des revenus du patrimoine Part des indemnités chômage Part des pensions-retraites-rentes Part des prestations familiales Part des minima sociaux Part des prestations logement
1ère -6,4 31,7 5,1 4,5 9,6 16,6 11,5 14,0 13,4
2e -6,4 44,7 3,5 4,3 7,8 24,4 7,7 6,7 7,3
3e -7,8 53,0 3,0 4,9 5,9 28,5 5,1 3,8 3,7
4e -10,0 60,3 2,7 5,5 4,5 29,9 3,6 1,7 1,8
5e -11,7 63,9 2,6 6,0 3,8 30,6 2,8 1,1 1,0
6e -13,4 67,0 2,7 6,8 3,1 30,4 2,2 0,6 0,6
7e -15,0 70,9 2,9 7,5 2,7 28,5 1,8 0,4 0,4
8e -16,8 72,1 3,5 8,9 2,3 28,2 1,3 0,3 0,3
9e -19,0 70,3 4,6 11,4 1,9 29,5 0,8 0,2 0,2
10e -25,4 68,3 10,7 21,6 1,3 22,8 0,4 0,1 0,1
  • Note de lecture : dans le cas des 10 % des ménages les plus aisés (10e tranche de décile), le revenu disponible est composé de 68 % de salaires et traitements, de 23 % de pensions et rentes et de – 25 % d'impôts. Les impôts étant retranchés, ils sont comptés négativement.
  • Sources : Insee, DGFiP, Cnaf, Cnav, CCMSA, Fichier localisé social et fiscal (Filosofi) 2014

Figure 3Les prestations sociales représentent 39 % du revenu disponible des ménages les plus modestesComposition du revenu disponible par tranche de niveau de vie

  • Note de lecture : dans le cas des 10 % des ménages les plus aisés (10e tranche de décile), le revenu disponible est composé de 68 % de salaires et traitements, de 23 % de pensions et rentes et de – 25 % d'impôts. Les impôts étant retranchés, ils sont comptés négativement.
  • Sources : Insee, DGFiP, Cnaf, Cnav, CCMSA, Fichier localisé social et fiscal (Filosofi) 2014

Les prestations familiales représentent plus de 4 % du revenu des ménages avec enfants.

Les minima sociaux et les allocations logement sont perçus par les ménages les plus pauvres. Ce sont des transferts particulièrement progressifs car dotés d’un barème très ciblé. Ils correspondent en cela à une redistribution « verticale » des revenus entre personnes aisées et personnes modestes (encadré). Les ménages de moins de 30 ans sont les premiers bénéficiaires des allocations logement (4 % de leurs revenus). En effet, les seniors disposent d’un niveau de vie plus élevé et sont plus souvent propriétaires que les plus jeunes.

Selon le type de ménage qui la compose, la population des territoires est donc plus ou moins concernée par les transferts sociaux. Les prestations familiales représentent une proportion importante du revenu dans le périurbain, où résident de nombreuses familles avec enfants. Les territoires les plus pauvres et les centres-villes cumulent des proportions élevées d’allocations logement et de minima sociaux.

Des territoires ruraux où les pensions de retraite sont décisives

Les politiques de redistribution prennent aussi en compte le remplacement d’un revenu d’activité par les retraites et allocations chômage. En effet, celles-ci peuvent être considérées comme des revenus de transfert. L’effet des pensions sur la réduction des inégalités de revenu est faible car la part des pensions dans le revenu est à peu près constante selon le décile de revenus, autour de 27 % du revenu disponible des ménages. Mais dans les territoires ruraux, la part des seniors est très élevée et les revenus des actifs sont moindres (figure 4). Ainsi, les pensions pèsent plus du tiers du revenu des ménages dans l’Allier, le Cantal et l’Ardèche (figure 5). À un niveau géographique plus fin, ce constat est encore plus marqué, avec par exemple des pensions qui culminent à 42 % des revenus dans le Sud-Drôme (territoires de Nyons, Dieulefit, Buis-les Baronnies).

Figure 4Des territoires variés en fonction de la nature de leurs revenusTypologie des EPCI d’Auvergne-Rhône-Alpes selon la composition du revenu disponible

Des territoires variés en fonction de la nature de leurs revenus
Libellé EPCI 20107 Classe
CC Dombes Saône Vallée Part élevée des salaires
CC Sumène - Artense Part élevée des pensions de retraite
CC du Pays de Tronçais Part élevée des pensions de retraite
CC Billom Communauté Part élevée des salaires
CC Mond'arverne Communauté Part élevée des salaires
CC Rhône Crussol Part élevée des salaires
CC du Pays Bellegardien (Ccpb) Part élevée des salaires
CA Valence Romans Agglo Part élevée des prestations familiales
CC du Royans-Vercors Part élevée des pensions de retraite
CC des Baronnies en Drôme Provençale Part élevée des pensions de retraite
CA Mâconnais Beaujolais Agglomération Part élevée des prestations familiales
CC le Grand Charolais Part élevée des pensions de retraite
CA du Bassin d'Aurillac Part élevée des pensions de retraite
CA Roannais Agglomération Part élevée des minima sociaux
CA Porte de l'Isère (C.A.P.I) Part élevée des prestations familiales
CC Lyon Saint Exupéry en Dauphiné Part élevée des prestations familiales
CA de l'Ouest Rhodanien Part élevée des prestations familiales
CC du Rhône Aux Gorges de l'Ardèche Part élevée des prestations familiales
CC de la Dombes Part élevée des salaires
CA du Bassin de Bourg-En-Bresse Part élevée des salaires
CC Val de Saône Centre Part élevée des salaires
CC de la Veyle Part élevée des salaires
CC du Pays de Bâgé et de Pont-De-Vaux Part élevée des salaires
CC du Pays Beaume-Drobie Part élevée des pensions de retraite
CC du Haut Lignon Part élevée des pensions de retraite
CA du Puy-En-Velay Part élevée des pensions de retraite
CC du Pays Rochois Part élevée des salaires
CC du Pays Gentiane Part élevée des pensions de retraite
CC Pays des Vans en Cévennes Part élevée des pensions de retraite
CC les Versants d'Aime Part élevée des salaires
CU Saint-Etienne Métropole Part élevée des minima sociaux
CC des Vallées de Thônes Part élevée des salaires
CC du Diois Part élevée des pensions de retraite
CC de Forez-Est Part élevée des salaires
CA Loire Forez Part élevée des salaires
CC du Canton de la Chambre Part élevée des salaires
CC du Pays de Lamastre Part élevée des pensions de retraite
CC du Val de Cher Part élevée des pensions de retraite
CC des Sucs Part élevée des prestations familiales
CC du Lac d'Aiguebelette (Ccla) Part élevée des salaires
CC de Cèze Cévennes Part élevée des minima sociaux
CC de l'Oisans Part élevée des salaires
CC Cluses-Arve et Montagnes Part élevée des salaires
CC du Pays de Salers Part élevée des pensions de retraite
CC du Pays Mornantais (Copamo) Part élevée des salaires
CC de la Vallée de Chamonix-Mont-Blanc Part élevée des salaires
CC Pays d'Evian Vallée d'Abondance Part élevée des salaires
CC du Massif du Vercors Part élevée des salaires
CC des Rives du Haut Allier Part élevée des pensions de retraite
CC Dieulefit-Bourdeaux Part élevée des pensions de retraite
CC Marches du Velay-Rochebaron Part élevée des salaires
CC des Vals d'Aix et Isable Part élevée des pensions de retraite
CC du Haut-Chablais Part élevée des salaires
CC Porte de Dromardèche Part élevée des prestations familiales
CC Ardèche des Sources et Volcans Part élevée des pensions de retraite
CC du Brivadois Part élevée des pensions de retraite
CC de la Châtaigneraie Cantalienne Part élevée des pensions de retraite
CC Hautes Terres Part élevée des pensions de retraite
CC des Pays de Caldaguès-Aubrac, Pierrefort-Neuvéglise, Planèze, Saint-Flour Margeride Part élevée des pensions de retraite
CC Porte de Maurienne Part élevée des prestations familiales
CC Entr'allier Besbre et Loire Part élevée des pensions de retraite
CC de la Vallée Verte Part élevée des salaires
CC Thiers Dore et Montagne Part élevée des minima sociaux
CC Ambert Livradois Forez Part élevée des pensions de retraite
CC de la Plaine de l'Ain Part élevée des salaires
CC Dômes Sancy Artense Part élevée des pensions de retraite
CC du Pays de Saint-Eloy Part élevée des pensions de retraite
CA Agglo Pays d'Issoire Part élevée des pensions de retraite
CC Chavanon Combrailles et Volcans Part élevée des pensions de retraite
CC Combrailles Sioule et Morge Part élevée des salaires
CC Maison de l'Intercommunalité de Haute Tarentaise Part élevée des salaires
CC de Yenne Part élevée des salaires
CC Arve et Salève Part élevée des salaires
CU Clermont Auvergne Métropole Part élevée des prestations familiales
CA Annemasse- les Voirons-Agglomération Part élevée des salaires
CC Berg et Coiron Part élevée des prestations familiales
CC des Vallons du Lyonnais (Ccvl) Part élevée des salaires
CC Bugey Sud Part élevée des prestations familiales
CC du Massif du Sancy Part élevée des pensions de retraite
CC de Bièvre Est Part élevée des salaires
CC des Monts du Pilat Part élevée des salaires
CC de la Région de Condrieu Part élevée des salaires
CC du Crestois et de Pays de Saillans Coeur de Drôme Part élevée des minima sociaux
CC Pays du Mont-Blanc Part élevée des salaires
CC Drôme Sud Provence Part élevée des prestations familiales
CC Coeur de Savoie Part élevée des salaires
CC Entre Dore et Allier Part élevée des salaires
CA Moulins Communauté Part élevée des minima sociaux
CC des Monts du Lyonnais Part élevée des prestations familiales
CA Montluçon Communauté Part élevée des minima sociaux
CA Vichy Communauté Part élevée des pensions de retraite
CC Saint-Pourçain Sioule Limagne Part élevée des pensions de retraite
CC Commentry Montmarault Néris Communauté Part élevée des pensions de retraite
CC du Bocage Bourbonnais Part élevée des pensions de retraite
CC du Pays de l'Arbresle (Ccpa) Part élevée des salaires
CC Ventoux Sud Part élevée des pensions de retraite
CC du Genevois Part élevée des salaires
CC Auzon Communauté Part élevée des minima sociaux
CA Thonon Agglomération Part élevée des salaires
CC du Pays de l'Ozon Part élevée des salaires
CA Viennagglo Part élevée des prestations familiales
CC Rives de l'Ain - Pays du Cerdon Part élevée des salaires
CC de la Vallée du Garon (Ccvg) Part élevée des salaires
CC Maurienne Galibier Part élevée des salaires
CC de l'Est Lyonnais (Ccel) Part élevée des salaires
CC du Pays d'huriel Part élevée des pensions de retraite
CC des Montagnes du Giffre Part élevée des salaires
CC de Miribel et du Plateau Part élevée des salaires
CC Charlieu-Belmont Part élevée des prestations familiales
CC des Pays de Cayres et de Pradelles Part élevée des pensions de retraite
CC des Collines du Nord Dauphiné Part élevée des salaires
CA Chambéry Métropole-Coeur des Bauges Part élevée des salaires
CA Grand Lac- Communauté d'Agglomération du Lac du Bourget Part élevée des salaires
CC du Pays de Mauriac Part élevée des pensions de retraite
CC Coeur de Maurienne Arvan Part élevée des salaires
CC Haute Maurienne Vanoise Part élevée des salaires
CA Arlysère Part élevée des salaires
CC les Balcons du Dauphiné Part élevée des salaires
CA du Grand Annecy Part élevée des salaires
CC Haut - Bugey Part élevée des prestations familiales
CC Usses et Rhône Part élevée des salaires
CC Loire et Semène Part élevée des salaires
CC Enclave des Papes-Pays de Grignan Part élevée des pensions de retraite
CC du Pays d'Urfé Part élevée des pensions de retraite
CC Ardèche Rhône Coiron Part élevée des prestations familiales
CC de la Montagne d'Ardèche Part élevée des pensions de retraite
CC du Bassin d'Aubenas Part élevée des pensions de retraite
CA Privas Centre Ardèche Part élevée des pensions de retraite
CC Val Guiers Part élevée des prestations familiales
CA Annonay Rhône Agglo Part élevée des prestations familiales
CC Val Eyrieux Part élevée des pensions de retraite
CC Faucigny-Glières Part élevée des salaires
CC du Val d'Ay Part élevée des prestations familiales
CC du Plateau d'hauteville Part élevée des prestations familiales
CC Saône-Beaujolais Part élevée des salaires
CC du Pays Entre Loire et Rhône Part élevée des prestations familiales
CC de la Matheysine Part élevée des prestations familiales
Métropole Grenoble-Alpes-Métropole Part élevée des salaires
CC du Val de Drôme Part élevée des salaires
CC des Vallées d'Aigueblanche Part élevée des salaires
CC Fier et Usses Part élevée des salaires
CC des Sources du Lac d'Annecy Part élevée des salaires
CC du Pays de Cruseilles Part élevée des salaires
CC Val de Ligne Part élevée des pensions de retraite
CC du Pays de Lapalisse Part élevée des minima sociaux
CC Plaine Limagne Part élevée des salaires
CC Mézenc-Loire-Meygal Part élevée des pensions de retraite
CC Pays Vaison Ventoux (Copavo) Part élevée des pensions de retraite
CC Beaujolais Pierres Dorées Part élevée des salaires
CC du Territoire de Beaurepaire Part élevée des prestations familiales
CC des Gorges de l'Ardèche Part élevée des pensions de retraite
CC Riom Limagne et Volcans Part élevée des salaires
CA Villefranche Beaujolais Saône Part élevée des prestations familiales
CC du Canton de Rumilly Part élevée des salaires
CC Coeur de Chartreuse Part élevée des salaires
CC du Pilat Rhodanien Part élevée des salaires
Métropole de LYON Part élevée des prestations familiales
CC du Pays de Gex Part élevée des salaires
CC des Quatre Rivières (74) Part élevée des salaires
CC le Grésivaudan Part élevée des salaires
CC de la Côtière À Montluel Part élevée des salaires
CA Montélimar Agglomération Part élevée des prestations familiales
CA Hermitage-Tournonais-Herbasse-Pays de Saint Félicien Part élevée des salaires
CC Cère et Goul en Carladès Part élevée des pensions de retraite
CC du Pays Roussillonnais Part élevée des prestations familiales
CC Coeur de Tarentaise Part élevée des salaires
CC du Sud Grésivaudan Part élevée des salaires
CC les Vals du Dauphiné Part élevée des salaires
CC du Pays de Montfaucon Part élevée des prestations familiales
CC du Trièves Part élevée des salaires
CC Bièvre Isère Part élevée des prestations familiales
CC Val Vanoise Tarentaise Part élevée des salaires
  • Sources : Insee, DGFiP, Cnaf, Cnav, CCMSA, Fichier localisé social et fiscal (Filosofi) 2014

Figure 4Des territoires variés en fonction de la nature de leurs revenusTypologie des EPCI d’Auvergne-Rhône-Alpes selon la composition du revenu disponible

  • Sources : Insee, DGFiP, Cnaf, Cnav, CCMSA, Fichier localisé social et fiscal (Filosofi) 2014

Les allocations chômage représentent globalement 3 % du revenu des ménages, mais cette part s’élève à 6 % pour les ménages jeunes, ceux-ci étant plus concernés par les difficultés d’insertion sur le marché du travail. Au niveau des territoires, le poids des allocations chômage est variable, car il dépend logiquement de la part des chômeurs dans la population totale. Certains autres éléments peuvent influer, comme la part des chômeurs longue durée arrivant en fin de droits. C’est dans la Drôme que le poids des allocations chômage est le plus élevé. Le Cantal occupe une position particulière. Il s’agit du département où les allocations chômage sont les plus basses de France (2 % du revenu des ménages) car la part des chômeurs dans la population totale y est la plus faible.

Figure 5La part des pensions de retraite dans le revenu disponible fluctue entre 20 % et 37 % selon les départementsComposition du revenu disponible par département

en % du revenu disponible
La part des pensions de retraite dans le revenu disponible fluctue entre 20 % et 37 % selon les départements (en % du revenu disponible) - Note de lecture : en Auvergne-Rhône-Alpes, le revenu disponible est composé de 65 % de salaires et traitements, de 27 % de pensions et rentes et de – 17 % d'impôts. Les impôts étant retranchés, ils sont comptés négativement.
Part des impôts Part des traitements-salaires Part des revenus d'activités non salariées Part des revenus du patrimoine Part des indemnités chômage Part des pensions-retraites-rentes Part des prestations familiales Part des minima sociaux Part des prestations logement Part des revenus d'activité Part des revenus de transferts
Haute-Savoie -16,5 74,4 4,7 11,1 3,1 20,5 1,5 0,6 0,7 90,2 26,4
Ain -16,1 70,6 4,2 9,9 2,9 24,5 2,1 0,9 0,9 84,7 31,4
Rhône -18,5 69,1 4,9 11,1 3,2 24,8 2,4 1,4 1,5 85,1 33,3
Isère -16,5 67,5 4,6 10,2 3,1 26,2 2,4 1,2 1,3 82,3 34,2
Savoie -16,8 62,5 6,5 12,3 3,1 28,2 2 1 1,1 81,3 35,4
Puy-de-Dôme -16,2 61,3 5,5 11,7 2,7 30,2 1,9 1,5 1,3 78,5 37,7
Drôme -15,6 58,7 5,7 11,5 3,5 30,4 2,6 1,6 1,6 75,9 39,7
Haute-Loire -14,1 55 7 11,8 2,8 32 2,5 1,7 1,4 73,8 40,3
Loire -15,2 59,5 5 10,2 3,1 31,3 2,7 1,8 1,7 74,7 40,5
Cantal -14,4 50,7 9,2 12,9 2,3 34,7 1,8 1,5 1,3 72,8 41,6
Ardèche -14,6 55,3 5,5 11,3 3,5 33,5 2,3 1,6 1,4 72,1 42,4
Allier -14,8 51,5 6,1 11,6 2,8 36,7 2 2,4 1,7 69,2 45,6
Auvergne-Rhône-Alpes -16,5 65,3 5,2 11,0 3,1 27,1 2,2 1,3 1,3
France métropolitaine -17,4 64,2 5,7 11,1 3,2 27,9 2,2 1,6 1,4
  • Note de lecture : en Auvergne-Rhône-Alpes, le revenu disponible est composé de 65 % de salaires et traitements, de 27 % de pensions et rentes et de – 17 % d'impôts. Les impôts étant retranchés, ils sont comptés négativement.
  • Sources : Insee, DGFiP, Cnaf, Cnav, CCMSA, Fichier localisé social et fiscal (Filosofi) 2014

Figure 5La part des pensions de retraite dans le revenu disponible fluctue entre 20 % et 37 % selon les départementsComposition du revenu disponible par département

  • Note de lecture : en Auvergne-Rhône-Alpes, le revenu disponible est composé de 65 % de salaires et traitements, de 27 % de pensions et rentes et de – 17 % d'impôts. Les impôts étant retranchés, ils sont comptés négativement.
  • Sources : Insee, DGFiP, Cnaf, Cnav, CCMSA, Fichier localisé social et fiscal (Filosofi) 2014

Des transferts sociaux et fiscaux à la redistribution

Le dispositif Fichier localisé social et fiscal (Filosofi) permet d’approcher la redistribution monétaire, c’est-à-dire opérée par les impôts directs et les prestations sociales. De manière plus large, la redistribution peut se définir comme l’ensemble des flux prélevés sur la richesse produite et redistribués à d’autres agents économiques ou consommés collectivement. Ainsi, les transferts visant le remplacement d’un revenu d’activité (retraites et allocations chômage) sont ici appréhendés via l’impact dans les revenus et non via l’analyse de leur caractère redistributif, qui ne peut s’apprécier que par une approche sur le cycle de vie intégrant les cotisations versées. Pour une analyse exhaustive de la redistribution, il faudrait également inclure le système d’assurance santé et la consommation des services publics.

La réduction des inégalités comporte deux dimensions. Certaines mesures ont pour objectif de réduire les écarts de revenus, à structure de ménage identique. Ces transferts conduisent ainsi à une redistribution « verticale » des revenus entre personnes aisées et personnes modestes. D’autres effectuent également une redistribution « horizontale » des revenus entre ménages de niveau de vie identique mais à besoins spécifiques (nombre d’enfants par exemple). Elles reposent généralement sur le principe d’une compensation (coût du logement par exemple). De nombreux dispositifs de redistribution combinent ces deux effets.

Sources

Les statistiques présentées ici sont issues de l’exploitation du Fichier localisé social et fiscal (Filosofi) de 2014. Celui-ci est issu du rapprochement des données fiscales exhaustives en provenance de la direction générale des Finances publiques (déclaration de revenus des personnes physiques, taxe d’habitation et fichier d’imposition des personnes physiques) et des données sur les prestations sociales émanant des principaux organismes gestionnaires de ces prestations (Cnaf, Cnav, CCMSA). Les fichiers sociaux reçus de la CCMSA portent sur l’ensemble de l’année ; ceux en provenance de la Cnaf et la Cnav portent en revanche uniquement sur deux mois de décembre consécutifs, ce qui nécessite de reconstituer par extrapolation les montants annuels, en utilisant notamment les informations disponibles sur la composition des familles.

Ces données permettent ainsi de reconstituer un revenu déclaré (avant impôts) et un revenu disponible (après impôts et y compris prestations sociales) avec une estimation plus précise des prestations réellement perçues à des niveaux locaux fins (commune et niveaux infracommunaux).

Définitions

Niveau de vie : revenu disponible du ménage divisé par le nombre d’unités de consommation (UC). Le niveau de vie est donc le même pour tous les individus d’un même ménage. Le nombre d’unités de consommation est calculé selon l’échelle d’équivalence dite de l’OCDE modifiée : le premier adulte compte pour 1, les autres personnes de plus de 14 ans pour 0,5 et les enfants de moins de 14 ans pour 0,3.

Les déciles de niveau de vie sont les valeurs seuils (D1 à D9) qui, lorsque l’on ordonne la population par niveau de vie croissant, la partitionnent en 10 sous-populations de taille égale.

Taux de pauvreté : il correspond à la proportion d’individus (ou de ménages) dont le niveau de vie est inférieur au seuil de pauvreté (monétaire). Selon des conventions européennes, ce seuil est fixé à 60 % du niveau de vie médian. En France métropolitaine, il est estimé à partir de Filosofi à 12 221 euros annuels en 2014, soit près de  1 020 euros par mois.

Revenu disponible : revenu à la disposition du ménage pour consommer et épargner. Il comprend les revenus d’activité (salaires, revenus d’activités non salariées), les revenus de remplacement (retraites et pensions, indemnités de chômage, indemnités de maladie), les revenus du patrimoine (dont en particulier les revenus financiers, les revenus fonciers, les revenus accessoires, etc.) et les prestations sociales reçues (prestations familiales, minima sociaux et prestations logement). Au total de ces ressources, quatre impôts directs sont déduits : l'impôt sur le revenu, la taxe d'habitation, la contribution sociale généralisée (CSG) et la contribution au remboursement de la dette sociale (CRDS).

La médiane du revenu disponible par unité de consommation (ou niveau de vie médian) partage les personnes en deux groupes : la moitié des personnes réside dans un ménage qui dispose d’un revenu par UC inférieur à cette valeur et l’autre moitié présente un revenu par UC supérieur.

Mesure des inégalités de revenu : le rapport inter-décile (D9/D1) est l’une des mesures usuelles des inégalités monétaires. Il est ici utilisé pour mesurer les inégalités de revenu déclaré et de revenu disponible, soit respectivement avant et après prise en compte des prestations sociales et déduction des impôts.

Pour en savoir plus

« Transferts sociaux versés aux ménages : des effets différenciés selon les territoires », Insee Focus n° 97, octobre 2017

« Les réformes des prestations et prélèvements intervenues en 2015 opèrent une légère redistribution des 30 % les plus aisés vers le reste de la population  », France portrait social, Insee Références, édition 2016 (novembre)

« Inégalités de niveaux de vie et pauvreté en 2013 », Les revenus et le patrimoine des ménages, Insee Références, édition 2016 (juin)

« Rhône-Alpes, une région riche en dépit d’inégalités territoriales », Insee Analyses Rhône-Alpes n° 29, juin 2015

« La pauvreté dans le Puy de Dôme, l’Allier, le Cantal et la Haute-Loire », Insee Analyses Auvergne n° 9, 10, 11 et 12, juin 2015