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Régions de France lance une consultation publique sur l'avenir des pôles de compétitivité

Quel sera l'avenir des pôles de compétitivité à l'issue de la phase 4 qui prend fin en 2022 ? Pour répondre à cette question, Régions de France a décidé de se tourner vers l'ensemble des acteurs de cette politique publique, à savoir les entreprises, les laboratoires, les acteurs de la recherche et de l'innovation, à travers une consultation publique lancée jusqu'au 7 mars 2022.

Quel pourrait être l'avenir des pôles de compétitivité alors que la phase 4 arrive à son terme en 2022 ? C'est cette question que Régions de France a décidé d'explorer, à travers une consultation publique lancée le 20 janvier 2022 jusqu'au 7 mars. L'objectif est d'associer à la réflexion l'ensemble des parties prenantes impliquées dans la mise en œuvre de cette politique, comme les entreprises, et notamment les grands groupes, les acteurs de la recherche, de l'innovation, les laboratoires... "Nous souhaitons avoir une consultation ouverte, car l'avenir des pôles doit se discuter au-delà du dialogue entre l'État, les régions et les pôles eux-mêmes, assure-t-on chez Régions de France, et beaucoup de grandes entreprises accueillent très bien cette initiative, car elles ont conscience qu'il faut faire évoluer les missions des pôles avec les enjeux de l'après-crise". Ces entreprises seraient ainsi demandeuses de davantage d'accompagnement pour se lancer dans les transformations indispensables en matière de décarbonation, de robotisation ou de digitalisation notamment.

Le désengagement de l'État

La phase 4 des pôles de compétitivité a été marquée par la régionalisation de la politique. Le gouvernement a ainsi décidé en 2019 du transfert des crédits de fonctionnement et de la gouvernance des pôles aux régions. Un transfert qui n'était pas du goût de l'Association française des pôles de compétitivité, partisane d'un dialogue tripartite (État, régions, pôles) - comme au démarrage en 2004 de cette politique publique - pour inscrire les pôles dans la stratégie nationale et européenne du développement des différentes filières économiques.

À la suite de cette décision, la région est donc devenue l'interlocuteur principal du pôle, l'État restant garant de la délivrance et de la qualité du label. Autre fait marquant de cette politique au fil des années : le désengagement financier de l'État. La dotation de l'État consacrée au fonctionnement des pôles est ainsi passée de 18 millions en 2019 à 9 millions d'euros en 2022, le reste provenant des collectivités et des cotisations des membres. Pour la recherche, les pôles ont bénéficié d'une maigre enveloppe de 50 millions d'euros en 2019 issue du fonds unique interministériel (FUI). Elle représentait 200 millions en 2015. Cette décision de désengagement suit le mouvement de décentralisation qui s'est amplifié depuis 2016 avec l'entrée en vigueur de la loi Notr de 2015, la compétence économique des territoires étant donnée aux régions. 

"Pour l'instant, l'État n'a rien dit de ses intentions"

Qu'en sera-t-il pour la phase 5 ? "Pour l'instant, l'État n'a rien dit de ses intentions, est-ce qu'il y aura une phase 5 ? Quels seront les financements des pôles et leurs modalités ?", interroge-t-on à Régions de France qui estime qu'il faut s'adresser aussi aux utilisateurs des pôles pour construire leur avenir.

La consultation questionne ainsi l'évolution des missions des pôles (R&D collaborative, accompagnement des entreprises, soutien aux transformations…), leur modèle économique pour demain (mode de financement, public et/ou privé, opportunité et modalité de financement), l'articulation entre les échelles pour le pilotage (régionale, interrégionale, nationale) et l'accès aux financements nationaux et européens.

D'après Bercy, il y a actuellement 54 pôles de compétitivité, qui mobilisent près de 10.000 entreprises et 2.000 laboratoires et établissements d'enseignement supérieur. 2.000 projets d'innovation sont ainsi accompagnés et 7,5 milliards d'euros investis.